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Gaz naturel:
Plaidoyer pour le recours aux réserves non conventionnelles

Le gaz est un sujet central dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, soutenue par les pays européens ainsi que les États-Unis.

L’Algérie, parmi les importants fournisseurs de l’Europe en gaz naturel, pourra constituer l’alternative pour le Vieux continent en cas où la Russie décidera de couper les vannes. Face à cette situation de tensions marquée par le risque d’attaques militaires russes contre l’Ukraine, les experts plaident pour l’exploitation des ressources et réserves gazières non conventionnelles.
Cette démarche est jugée vitale par Ali Hached, ex-vice-président du groupe Sonatrach, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio Algérienne intervenant à l’émission L’invité de la rédaction de la Radio chaine 3. «Le recours à l’exploitation des réserves non conventionnelles du gaz naturel dans le contexte géostratégique mondial est tout simplement vital pour notre pays», a-t-il déclaré.
L’intervenant a détaillé la situation actuelle suscitée par la tension entre l’Ukraine et la Russie. En parallèle à ce conflit, le 6ème Forum des pays exportateurs du gaz s’est ouvert avant-hier à Doha (Qatar). L’ex-vice président de Sonatrach a d’emblée dressé un état des lieux du marché mondial avec ses nouveaux développements coïncidant, faut-il le souligner, avec l’ouverture, ce matin à Doha, du 6ème Forum des pays exportateurs du gaz, pour revenir ensuite sur la place que l’Algérie doit occuper à court, moyen et long termes.
Pour l’intervenant, il faut s’attendre à une redistribution des cartes sur le marché mondial du gaz. Il a souligné que les nouveaux développement que connaît la crise russo-ukrainienne, pour ne citer que celle-ci, est en effet en passe d’engendrer une nouvelle redistribution des cartes du marché mondial du gaz où l’Algérie est immanquablement appelée à jouer le rôle qui lui revient en tant que l’un des producteurs de gaz avec lequel il faudra compter. «Une lutte féroce va se livrer pour accaparer les quelque 40 milliards de m3 supplémentaires que le Qatar va mettre sur le marché et c’est pour cela que le président américain a appelé les Qataris à être le substitut à l’approvisionnement russe en Europe», a-t-il déclaré.
Il a affirmé que «les Etats Unis sont redevenus, depuis près d’un mois, premier exportateurs du gaz, alors qu’ils étaient troisièmes après, respectivement, l’Australie et le Qatar», et ce, suite à leur exploitation du gaz de schiste. Le Qatar est donc «appelé à devenir l’acteur majeur dans l’approvisionnement de l’Europe».
Il a indiqué que l’Europe est le marché naturel pour l’Algérie qui, elle, ne dispose malheureusement pas de quantités suffisantes pour jouer ce rôle. L’intervenant a appelé à augmenter ses capacités, y compris par le recours à l’exploitation des réserves non conventionnelles.
Pour lui, tout retard est une perte de temps précieux. «En quelques années, on pourrait mettre quelque dizaines de milliards de mètres cubes de gaz sur le marché, et ensuite s’inscrire dans une stratégie de développement de nos réserves qui pourrait, en fonction de l’intensité des investissements, nous permettre de redevenir un producteur de gaz majeur pour l’Europe».
Samir Hamiche

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