Pour faire face aux dangers de la chenille processionnaire : installation de 36 nids de mésange à la forêt de la montagne des Lions
L’association d’ornithologie et de protection de l’environnement Chafiallah a procédé à l’installation de 36 nids de mésange à la forêt de Djebel K’har à l’est de la wilaya. En effet, ces oiseaux sont des prédateurs de la chenille processionnaire qui menace les arbres de pins d’alep dans cet espace forestier.
La situation selon l’association est inquiétante suite à la propagation de cet insecte malgré la lutte mécanique réalisée il y a trois ans de cela.
La seule solution réside dans la lutte biologique via la multiplication des prédateurs de cette chenille comme la mésange et le chardonneret et lutter également contre la chasse illégale de ces oiseaux.
Notons que l’expérience de l’association est la deuxième du genre après celle réalisée dans la forêt de M’sila.
Selon l’essence et le type de peuplement, l’intensité des dégâts de la chenille processionnaire est très variable.
En montagne, la processionnaire est uniquement présente sur les versants sud (houppiers ensoleillés, lisières,…).
Elle colonise essentiellement les lisières, surtout celles orientées sud/sud-ouest.
Elle ne commet alors que très peu de dégâts à l’intérieur des parcelles.
Pour évaluer correctement la défoliation moyenne, il faut impérativement rentrer de plusieurs dizaines de mètres dans le peuplement.
Dans les boisements morcelés où les jeunes peuplements encore ouverts, la processionnaire trouve un milieu qui lui convient bien, et se maintient plus aisément sur une grande partie du peuplement.
Une défoliation même totale ne provoque pas la mortalité des arbres atteints.
Elle entraîne une perte de production qui équivaut au plus (si la défoliation a été totale) à environ une année d’accroissement.
Les arbres récupèrent en quelques années.
Si leurs conditions de croissance sont satisfaisantes, ils sont parfaitement capables de supporter cette attaque.
Les arbres affaiblis (climat, station, …) ou susceptibles de subir des défoliations répétées (cas des jeunes plantations) peuvent souffrir plus durablement de ces atteintes, et devenir moins résistants à des attaques d’ennemis de faiblesse tels que les scolytes ou le pissode.
Les mortalités, exceptionnellement observées, se produisent à la suite de tels enchaînements.
Notons que la chenille processionnaire pourra également entraîner des dangers sur la peau et les yeux des visiteurs des forêts, notamment les enfants.
Méconnues pour beaucoup, la chenille processionnaire du pin et du chêne représentent un véritable danger pour l’humain et certains animaux qui les approchent.
en cas de contact avec la peau.
Elle entraîne l’apparition dans les huit heures d’une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons.
La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d’autres parties du corps.
Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements.
Pour les yeux, 1 à 4 heures d’une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).
Quand un poil urticant s’enfonce profondément dans les tissus oculaires, apparaissent des réactions inflammatoires sévères avec, dans de rares cas, évolution vers la cécité.
en cas de contact par inhalation, Les poils urticants irritent les voies respiratoires.
Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires dues à un bronchospasme (rétrécissement des bronches comme dans l’asthme).
Fethi Mohamed