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CLÔTURE DE LA 19ème ÉDITION DES J.M 2022:
Quand Oran écrit l’Histoire…

La 19ème édition des Jeux méditerranéens a été clôturée mercredi dernier à Oran dans une ambiance de fête et d’engouement populaire jamais égalé. Un succès pour l’Algérie et pour la ville d’Oran qui a su relever le défi malgré les quelques difficultés et entraves rencontrées le long du parcours des préparatifs engagés il y a six ans.

Organisateurs, participants, spectateurs, visiteurs et habitants de la ville d’Oran et de sa région ont répondu présents pour assurer la réussite de cet événement et rehausser l’image et le statut de la cité oranaise au rang de métropole méditerranéenne en marche vers le progrès et la modernité.

Une cérémonie de clôture en apothéose

Il faut rappeler que le lancement officiel des compétitions des 19éme JM a été donné par le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une grandiose cérémonie d’ouverture organisée au nouveau stade Complexe olympique Miloud-Hadefi. Une cérémonie marquée par la présentation de tableaux chorégraphiques sur l’histoire et la culture et un spectacle «son et lumière» appuyé par des drones, des feux d’artifice et des moyens technologiques de dernière génération.
La cérémonie de clôture qui a eu lieu mercredi soir a, elle aussi, émerveillé les très nombreux spectateurs présents au stade ou devant leur poste de télévision. L’afflux sans précédent des familles et des citoyens venant de partout était si important que l’encadrement et la gestion de certains accès au stade étaient parfois difficiles à maîtriser. Ce qui illustre bien le formidable élan d’adhésion et d’engouement des citoyens d’Oran et de la région pour cet événement sportif international.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence du Premier ministre, M. Aimene Benabderrahmane, de membres du gouvernement, et de la présidente de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Mme Sahle-Work Zewde. Un premier plateau musical composé de 100 musiciens, dont 40 étrangers, a été proposé par le Maestro Salim Dada dirigeant l’orchestre pour accompagner des danses chorégraphiques illustrant la richesse et la diversité de la culture algérienne. Lors de l’entrée des délégations qui ont participé à ces jeux, le public présent au stade a réservé à la délégation algérienne un accueil «tonitruant» avec le traditionnel refrain «one two three viva l’Algérie». Une cérémonie protocolaire a eu lieu durant laquelle le maire de la ville d’Oran, Amine Allouche a remis l’emblème des jeux méditerranéens au président du comité international des jeux méditerranéens (CIJM), Davide Tizzano qui lui-même à son tour l’a remis au maire de Tarente, Rinaldo Melucci chargé d’organiser la prochaine édition des JM en 2026.
A cette occasion, un court documentaire sur la ville italienne de Tarente a été projeté sur les deux écrans géants du stade. Le commissaire des JM d’Oran, Mohamed Aziz Derouaz a pris la parole et a remercié les citoyens pour leur encouragements et leur contribution à la «grande réussite» des jeux. « L’édition d’Oran restera une étape importante dans l’histoire des JM», a-t-il notamment déclaré. Davide Tizzano le président du comité international des JM a pris ensuite la parole, remerciant le public, et félicitant la ville d’Oran. Ce fut ensuite l’intervention du Premier ministre, Aimene Benabderrahmane, qui à son tour a tenu à féliciter les sportifs, soulignant que «c’est un sentiment de fierté qui s’empare de tout le monde en étant présents dans cette ville accueillante pour partager ces moments de joie que les sportifs ont réussi à offrir à travers ces jeux qui ont coïncidé avec la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie». «Aujourd’hui, a souligné le premier Ministre, l’Algérie a prouvé ses capacités à construire de grands ouvrages et à accueillir de grands évènements». Et c’est avec une pointe d’émotion que le premier ministre, M. Benabderrahmane a annoncé, au nom du président de la République, la clôture de la 19è édition des JM Oran 2022.
Après l’intermède protocolaire de passation de témoin entre les villes d’Oran et de Tarente , la musique et la danse ont repris place sur la scène du stade olympique, proposant tour à tour diverses séquences illustrant l’art et la musique classique méditerranéenne inspirée de l’Algérie et de l’Italie. Des chansons algériennes parmi les plus connues mondialement ont été interprétées avec parfois des arrangements musicaux originaux. Amine du Groupe Babylone , suivi de Djamel Laroussi, Kamel El Harrachi, Mohamed Allaoua, Cheb Mami et sa chanson «bladi hiya El Djazaïr», se sont succédés sur la scène du concert, dans une interactivité impressionnante avec le public composé de familles, de jeunes et de moins jeunes qui tenaient à vivre et à immortaliser cet événement, historique à bien des égards.

Un résultat sportif digne d’éloges

3 390 athlètes représentant 26 pays ont participé aux différentes compétitions et se sont disputés les podiums mis en jeu dans les 26 disciplines inscrites au programme qui englobait aussi trois disciplines en exhibition. C’est l’italie qui a terminé les JM à le tête de tableau avec 159 médailles au total (48 or , 50 argents et 61 bronzes), suivie par le turquie avec 108 médailles (45 ors, 26 bronzes et 37 bronzes) et la France qui a complété le podium avec 81 médailles (21 ors, 24 argents et 36 bronzes).
L’Algérie, avec 53 consécrations, dont 20 médaille en or, 17 en argent et 16 en bronze, a achevé les compétitions des JM 2022 à la 4e place au classement des pays participants. Une 4e place que l’on peut qualifier d’historique comparée aux résultats acquis lors des précédentes éditions. A Mersin en Turquie, en 2013, l’Algérie avait remporté un total de 28 médailles dont 7 en or, 10 en argent et 11 en bronze. A Tarragona en 2018 lors de la précédente édition des JM 2018, l’Algérie avait récolté un maigre total de 13 médailles, dont 2 en or, 4 en argent et 7 en bronze. Et la dernière bonne participation de l’Algérie aux JM remonte à l’édition de 2001 à Tunis, où elle avait arraché 32 médailles, dont 10 en or , 10 en argent et 12 en bronze. C’est dire à quel point cette fulgurante remontée de l’Algérie au classement des médaillés forge le sentiment de bonheur et de fierté, même parmi les acteurs les moins enclins à applaudir au succès de l’édition des JM à Oran. L’athlétisme et la boxe restent les deux disciplines pourvoyeuses de médailles avec, à elles seules, 13 médailles dont cinq en or. Une belle surprise est enregistrée par le karaté grâce à une récolte de six médailles (4 or et 2 argent).
En haltérophilie les résultats se sont améliorés. Des athlètes algériens dans d’autres disciplines ont remporté leur premier sacre en or aux Jeux méditerranéens , notamment dans le badminton, l’escrime et la rafle . Par contre en judo les Algériens n’ont pas pu s’imposer comme espéré, se contentant de quatre médailles dont une en or. Mais même si les résultats sportifs de cette 19éme édition ont été globalement salués at applaudis, les commentateurs avisés estiment que beaucoup de travail reste encore à faire par les gestionnaires et encadreurs du mouvement sportif national pour rehausser le niveau en prévision des prochains rendez-vous africains et mondiaux, dont les Jeux Islamiques en Turquie (août 2022), les Jeux africains de la jeunesse en Egypte (septembre 2022), sans parler des Jeux olympiques de Paris 2024 qui arriveront bien plus vite que l’on ne croit..

Un impact social et un héritage important

Il est indéniable que pour assurer la réussite de cet événement, l’Etat a mis en œuvre tous les moyens, matériels, financiers et humains devant permettre de relever le défi et de permettre à la ville d’Oran d’offrir une image de modernité digne d’une belle métropole du bassin méditerranéen. Tous les observateurs avisés ont reconnu que les infrastructures modernes réalisées et les anciennes structures rénovées et réhabilitées pour ces Jeux constituent un acquis et un fabuleux héritage pour la ville et pour le mouvement sportif national pour les prochaines générations. La participation massive du public à l’événement illustre bien la grande dynamique qui a prévalu à Oran durant les compétitions. Oran, malgré quelques imperfections, a abrité dignement cette édition des jeux méditerranéens, à telle enseigne que bon nombre d’observateurs ont estimé que la ville a permis de rehausser l’image et la place de cet événement à l’échelle internationale. On se souvient en effet que les deux précédentes éditions, à Mersin en Turquie puis à Tarragone en Espagne n’avaient pas mobilisé autant de ferveur et d’engouement.
Ce qui a indéniablement amélioré la visibilité et l’attractivité d’El Bahia, une condition primordiale pour la promotion du tourisme dans toutes ses dimensions. Certes, nul ne peut prétendre atteindre la perfection en matière d’organisation et de pilotage de ce genre de grands événements. On peut néanmoins reconnaître, comme bon nombre de visiteurs et de délégations présentes, que la capitale oranaise a gagné son pari et a prouvé, s’il le fallait encore, sa grande générosité et son attachement aux valeurs de paix, de solidarité et de grande hospitalité. Ville industrielle, culturelle et universitaire, pôle d’activités économiques et d’échanges commerciaux importants, ville résidentielle et touristique, Oran, au statut de Capitale Régionale forgé depuis des siècles, semble aujourd’hui en route pour reconquérir son rang et son rôle de grande métropole du bassin méditerranéen.
Benali. Siyoucef

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