Qui gère les espaces verts et les «jardins urbains» ?
Aussitôt après le relogement des occupants des immeubles en préfabriqué de «Batimat Etalian», le 27 mars dernier le wali d’Oran, M. Saïd Sayoud avait donné des directives aux services concernés afin d’aménager au plus vite l’assiette foncière récupérée.
Trois mois plus tard, lors d’une session ordinaire de l’APW, le chef de l’exécutif revenait à la charge pour demander aux acteurs concernés d’accélérer les démarches administratives permettant de lancer le projet d’aménagement du site de Batimat Ettalian en «jardin urbain» dont l’étude aurait été ficelée et approuvée. Et la semaine dernière, les services de la wilaya annonçaient sur leur site officiel «qu’une fiche technique a été élaborée et un dossier a été transmis au ministère de l’Intérieur pour débloquer l’enveloppe budgétaire nécessaire au lancement des travaux d’aménagement du site ».
Le wali d’Oran avait indiqué il y a quelques jours que la première estimation du projet s’élevait à 70 milliards de centimes. Cette assiette foncière de près de 7,5 hectares, récupérée après démolition des préfabriqués de «Batimat Talian», avait fait l’objet d’une première opération d’enlèvement des déchets et de déblaiement juste avant l’ouverture des jeux méditerranéens. Et depuis, le site reste en attente d’on ne sait quel miracle devant permettre de le transformer en jardin urbain moderne et attractif pour les familles oranaises.
«Il y aura ici des terrasses et des cafétérias, des aires de jeux et de détente, ainsi qu’un mini-théâtre de plein air dédié à l’animation artistique et culturelle» explique un cadre du secteur de la culture, visiblement déjà installé en futur gestionnaire du lieu. On sait que le terrain était initialement une propriété de la commune d’Oran avant d’être transféré à l’OPGI, gestionnaire de l’ancienne cité dite «Batimat Talian».
Par ailleurs, la gestion des jardins publics et espaces verts relève des attributions municipales, ce qui soulève pas mal de questionnements sur le mode de gestion de ce futur jardin urbain qui est encore loin de prendre son envol. L’introduction d’une demande de crédit au ministère de l’intérieur, risque fort de retarder la date de démarrage de ce projet d’aménagement local.
Un projet, qui selon un expert en aménagement urbain, risque fort d’être rejeté par la tutelle pour différentes incohérences et contradictions dans le schéma de développement urbain de cette zone qui compte déjà plusieurs espaces verts et même un «jardin urbain» avec un plan d’eau, baptisé abusivement «jardin méditerranéen»… Les mauvaises langues locales ne peuvent encore une fois s’empêcher de demander «Qui décide de quoi dans la belle métropole oranaise?»
Par S.Benali