Oran

Recasées depuis 2003 au théâtre de verdure de Trouville : cinq familles attendent toujours leur relogement

Recasées provisoirement en 2003 au théâtre de verdure de Trouville, cinq familles attendent toujours leur relogement après avoir transité auparavant, par le parc communal de la commune d’Aïn El Türck, où elles y avaient séjourné de nombreuses années, dans les conditions les plus déplorables possibles.

Leur recasement, en ce temps-là par l’assemblée communale d’alors, censé être temporaire en vue d’une solution plus appropriée et qui perdure aujourd’hui depuis 20 bonnes années, n’a pas pour autant amélioré leurs conditions de vie, ni nourrit l’espoir chez ces familles, de prétendre enfin mener une existence décente pour elles et leurs enfants, dont nombreux sont devenus adultes, depuis. En fait, l’occupation des lieux consiste en des locaux, destinés initialement à être des loges et des cagibis pour les artistes, les équipements et autre administration, et nullement pour abriter convenablement des familles. Outre l’exiguïté des lieux, ces familles, doivent partager des espaces sanitaires communs pour leurs besoins quotidiens, tout en improvisant, chacune, un espace de cuisine dans un angle de la pièce qu’elles occupent. La détérioration de l’édifice visible à l‘œil nu de l’extérieur, renseigne de l’état de sa détérioration de l’intérieur, et dans lequel cohabitent ces familles, rongées par le même souci de voir leurs enfants grandir dans des conditions d’hygiène lamentables. La mal-vie et la frustration ont fini par creuser sur leurs visages, les sillons de la détresse et de la souffrance morale subie durant ces longues années. Les saisons se suivent et se ressemblent pour ces familles, sans que ne pointe une lueur d’espoir. La promiscuité les a certes soudées dans leur fatalité, mais l’amertume les ronge toutes au même degré, avec la même violence. Quel sera demain leur sort ? Nul n’est capable d’y répondre. Les promesses d’un relogement datent, mais demeurent au stade de l’illusion. Pendant ce temps, et pendant que ces familles consomment, telle de la ciguë, leur malheur, l’édifice du théâtre de verdure, autrefois un antre culturel, subit les vicissitudes du temps.
Karim Bennacef

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page