Oran Aujourd'hui

Sebkha d’Oran: tâtonnements et éternelles improvisations

En Septembre 2019, il y a 4 ans déjà, le ministère de l’environnement avait annoncé l’affectation d’une enveloppe de 100 millions DA pour la réhabilitation du site de la Sebkha d’Oran, une zone humide inscrite sous le nom de «Dhayet Morsli», située dans la commune d’Es-Sénia.
Cette zone qui s’étend sur une superficie de 50 hectares devait depuis longtemps déjà bénéficier d’un projet de réhabilitation permettant d’en faire un site de loisirs, d’éco-tourisme, de pratique sportive et de recherche scientifique.
C’était là en tout cas les discours et les promesses récurrentes de tous les responsables successifs installés au chevet d’Oran.
Ce projet d’aménagement et de réhabilitation de la Sebkha d’Oran dont l’étude a été finalisée en 2011, il y a plus de dix ans, comporte plusieurs volets dont le bornage du site, la clôture des zones de nidification des oiseaux migrateurs, et la réalisation de plusieurs aménagements pour les activités de promenade, de détente et de protection de la faune.
S’agissant de la pollution du site par les rejets des eaux usées domestiques et industriels, un programme d’actions a été évoqué pour lutter contre les déversements des eaux usées malgré la mise en service en 2009 de la station d’épuration du groupement urbain d’Oran à El Kerma.
Et les responsables locaux de l’époque affirmaient à l’unisson que ce projet de réhabilitation de la Sebkha d’Oran allait être au rendez-vous des Jeux méditerranéens, prévus à Oran en 2021 puis reporté à 2022.
Malheureusement, la fatalité des retards et des échecs consommés n’allait pas épargner ce beau projet de réhabilitation de la Sebkha d’Oran qui vient de battre à son tour des records en termes de retards et de déficit de rigueur et d’efficacité dans le suivi des projets.
En décembre 2021, la ministre de l’Environnement en poste, Samia Moualifi, en visite à Oran, avait annoncé à son tour qu’un montant de 150 millions DA a été affecté à l’aménagement et à la réhabilitation de la Sebkha d’Oran.
La ministre avait précisé que cette enveloppe financière sera prélevée du Fonds de l’environnement et du littoral, relevant de son ministère.
Et aujourd’hui on vient d’apprendre qu’un montage financier entre la wilaya d’Oran et l’APC d’Es-Sénia a été adopté par l’exécutif de wilaya «pour financer ce même projet d’aménagement de la de Sebkha d’Oran».
Ce montage financier mixte de 20 milliards, répartis entre le budget de wilaya (15 milliards) et l’APC d’Es-Sénia (5 milliards), pose encore plus d’interrogations sur le parcours chaotique d’un projet qui n’a en réalité jamais trouvé ses marques, son équilibre et sa crédibilité.
Il y a encore une dizaine de jours, les services de la wilaya indiquaient que le wali d’Oran, à son tour, a donné des instructions à l’ensemble des services concernés afin de relancer et d’accélérer les travaux inscrits dans ce malheureux projet d’aménagement et de réhabilitation de la Sebkha d’Oran.
Un site qui fait pourtant partie d’un patrimoine urbain, social et culturel indélébile pour la mémoire collective oranaise.
Un projet, rappelons- le, évoqué une première fois il y a plus de cinquante ans, mais qui ne trouve encore aucun solide ancrage social, ni dans les motivations collectives, ni dans les priorités des décideurs successifs.
Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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