A la uneEvênement

Variole du singe:
Son éventuelle arrivée en Algérie n’est pas à écarter

Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, le Dr Fawzi Derrar, n’a pas écarté l’arrivée en Algérie de la variole du singe dont plusieurs cas ont été détectés dans de nombreux pays notamment en Europe.

«Il y a une éventualité que la variole du singe arrive en Algérie depuis le continent européen», a déclaré le Dr Derrar à la chaîne El Hayat TV. Il a affirmé que l’apparition de cette maladie en dehors de l’Afrique constitue une source d’inquiétude. Pour ce qui est du volet de la prise en charge thérapeutique des personnes qui peuvent être touchées par cette maladie, le Dr Derrar a indiqué que le vaccin contre la variole classique peut être efficace contre la variole du singe. Il a précisé dans sa déclaration à la même chaîne que «la variole du singe appartient à la même famille de la variole qui a été endiguée en 1980», précisant que «la guérison de la variole du singe interviendra automatiquement durant une période d’environ deux semaines».
S’agissant du degré de la gravité de cette maladie, le DG de l’IPA a fait savoir que la variole du singe peut devenir mortelle dans les cas de ses souches les plus virulentes. Évoquant le volet du diagnostic, il a affirmé que l’Institut Pasteur est en mesure d’effectuer le dépistage à travers les tests PCR. Le responsable a appelé, dans ce cadre, à l’activation dans les plus brefs délais de l’Observatoire national du contrôle des maladies contagieuses, soulignant qu’il est possible de contracter le coronavirus et la variole du singe en même temps. Le Dr Derrar a affirmé enfin que l’Algérie doit être prête à faire face aux maladies qui apparaissent.

Note explicative de l’Institut Pasteur

Il est à signaler que l’Institut Pasteur d’Algérie a publié dimanche dernier sur son site web une note d’information sur la variole du singe. «La variole du singe ou « Monkeypox » est une maladie rare causée par une infection par le virus de la variole du singe qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae. Le genre Orthopoxvirus comprend également le virus de la variole (qui cause la variole), le virus de la vaccine (utilisé dans le vaccin contre la variole) et le virus de la variole bovine», a indiqué l’IPA. Le même organisme a rappelé que la variole du singe a été découverte en 1958, lorsque deux épidémies d’une maladie semblable à la variole se sont déclarées dans des colonies de singes élevés pour la recherche, d’où le nom de «variole du singe».
L’institut a fait savoir que le premier cas humain de variole du singe a été enregistré en 1970 en République Démocratique du Congo (RDC), pendant une période d’intensification des efforts pour éliminer la variole. «Depuis, le « Monkeypox » a été signalé chez des personnes dans plusieurs autres pays d’Afrique centrale et occidentale : Cameroun, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Gabon, Liberia, Nigeria, République du Congo et Sierra Leone», détaille l’IPA.
S’agissant des cas détectés notamment en Europe au courant de ce mois de mai, l’Institut a indiqué qu’un premier cas a été confirmé le 07 mai 2022 en Europe chez un individu revenu en Angleterre depuis le Nigeria. Depuis, les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont notifié 09 cas confirmés de « Monkeypox » chez des personnes n’ayant pas voyagé dans une zone habituellement à risque (Afrique du Centre ou de l’Ouest). Ces cas mettent en évidence un virus « Monkeypox » appartenant au variant d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, 05 cas de « Monkeypox » ont été confirmés le 13 mai 2022 au Portugal et 15 cas suspects supplémentaires sont en cours d’investigation.
En Espagne, ce sont en totalité 30 cas qui ont été déclarés au 20 mai 2022. Les autorités sanitaires de ce pays ont également indiqué que 18 autres cas suspects sont en cours d’investigation en Espagne : 15 dans la région de Madrid, 02 aux îles Canaries et 01 en Andalousie. En Italie, ce sont 03 cas qui ont été officiellement déclarés le vendredi 20 mai 2022 dont 30 cas contacts seraient actuellement suspectés. D’autres cas ont été signalés en Suède, aux États-Unis et au Canada.

Les voies de transmission

Concernant la transmission de la variole du singe, l’Institut Pasteur a affirmé que celle-ci est probablement due au déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus (responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination antivariolique, dans les années 1980. La variole du singe pourrait donc devenir la plus importante infection à orthopoxvirus chez l’Homme. «Les données de modélisation montrant que tant qu’une population dont l’immunité collective diminue contre les espèces orthopoxvirus, le potentiel épidémique de la variole du singe continuera d’augmenter. La transmission du virus se produit lorsqu’une personne entre en contact avec le virus provenant d’un animal, d’un être humain ou de matériaux contaminés par le virus», note l’IPA.
L’organisme public a souligné que le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible), des voies respiratoires ou des muqueuses (yeux, nez ou bouche). La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation de viande de brousse, par contact direct avec des fluides corporels ou du matériel de lésion ou par contact indirect avec du matériel contaminé, par exemple par une literie contaminée.
«On pense que la transmission interhumaine se fait principalement par de grosses gouttelettes respiratoires. Les gouttelettes respiratoires ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé en face à face. Les autres modes de transmission interhumaine comprennent le contact direct avec les liquides organiques et le contact indirect avec le matériel souillé, par exemple par des vêtements ou du linge de maison contaminés», détaille l’IPA dans sa note explicative.
Mohand. S

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page