Oran

Théâtre de verdure de Trouville : un refuge pour des familles recasées !

Sans être un antre de la culture ou de la pensée philosophique, le théâtre de verdure de Trouville, constituait durant de longues années, un centre de rayonnement culturel et artistique pour la commune d’Aïn El Türck et sa population. Depuis plus de 13 ans, il sert de refuge pour des familles recasées !

Certes, l’édifice, sis dans le quartier de Trouville, est de moindre importance en taille par rapport à celui de la ville d’Oran, mais sa fermeture a mortifié la fibre culturelle de toute une population, voire même de toute une génération, désormais spoliée d’un espace d’expression culturelle et artistique. Une fermeture, survenue suite à une décision farfelue d’un ancien maire de la commune d’Aïn El Türck, connu et reconnu pour ses multiples déboires et autres aventures toutes aussi rocambolesques, qui avait estimé utile d’y loger provisoirement 06 familles qui occupaient anciennement le parc de l’APC.
Un relogement devant être provisoire, qui allait finalement s’éterniser au-delà de la décennie jusqu’à aujourd’hui. Depuis, l’édifice se morfond dans la désolation la plus totale, seuls les bruits des bambins provenant des salles occupées par les familles, laissent croire que l’enceinte culturelle est encore en vie, sa partie extérieure s’expose à l’érosion du temps. Comme se sont éteintes les 60 lumièresqui éclairaient anciennement la commune d’Aïn El Türck, la voix de la culture s’éteint à son tour. Dans le mépris le plus total. En son temps, l’enceinte théâtrale a vu se produire d’illustres artistes oranais et nationaux, des centaines de jeunes, qui dans la comédie théâtrale, qui dans le chant, qui dans l’animation.
L’organisation de concours, même éducatifs, à l’instar des inter-lycées, s’y tenait en plein air. L’été, les familles de toutes les régions du pays, y affluaient, le théâtre de verdure était l’endroit indiqué pour se délecter d’une belle soirée. Aujourd’hui, tout le monde a oublié jusqu’à l’existence de ce repaire culturel, on y passe devant indifféremment. L’usure du temps a fait son effet et sur la structure de l’édifice et sur l’intellectuel des citoyens. Les familles, quant à elles, auraient mérité d’être logées dans des habitations décentes au lieu d’être empaquetées dans des locaux froids et humides, ainsi l’on aura préservé leur dignité. Sauf que l’exaltation de cet ancien maire avait aveuglé sa lucidité.
Karim Bennacef

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