Un grand dortoir urbain à la périphérie de la ville..
Le nouveau lycée du pôle urbain Ahmed Zabana, qui a ouvert ses portes pour la rentrée scolaire 2022/2023, avait connu une ruée indescriptible de parents d’élèves voulant inscrire leurs enfants dans cet établissement d’enseignement secondaire, le seul existant et opérationnel dans cette zone urbaine.
Il a même fallu l’intervention des éléments de la gendarmerie nationale pour éviter des incidents, bousculades ou échauffourés parmi les centaines de parents d’élèves qui assiégeaient le nouveau lycée dès les premières heures de la matinée.
Tout a été déja dit et écrit sur ce pôle urbain Ahmed Zabana qui connaît un grand déficit non seulement en matière d’infrastructures scolaires mais également dans tous les autres secteurs importants de la vie sociale, dont le transport et la mobilité, la santé, la culture ou la sécurité.
Les élèves qui n’ont pas eu la chance d’être inscrits au nouveau lycée se trouvent obligés de parcourir une dizaine de kilomètres pour rejoindre les établissements dans le chef-lieu de la commune de Misserghine.
Les habitants du pôle urbain Ahmed Zabana n’avaient pas cessé de dénoncer les retards constatés dans la réception des établissements scolaires en chantier.
Ils avaient, à maintes reprises, organisé des rassemblements pour protester contre la dégradation avancée de leur cadre de vie et l’absence de structures d’accompagnements qui, en principe, auraient dû être réalisées en même temps que les immeubles d’habitation.
On se souvient que le 15 août dernier, le wali d’Oran, accompagné par les responsables et gestionnaires locaux concernés avait effectué une visite sur le site et avait exigé l’accélération des travaux dans les deux lycées de 1.000 places chacun, les deux collèges et les groupes scolaires encore en chantier.
Mais c’était sans compter sur les nombreuses contraintes et carences liées aux lourdeurs bureaucratiques, aux problèmes techniques mal cernés, aux défaillances dans la réalisation des travaux de VRD, et au manque de rigueur et de professionnalisme souvent constatés chez certains opérateurs privés.
Comment comprendre et admettre que ce nouveau pôle urbain, devenu une ville de 50 000 habitants, reste encore sans établissements scolaires, sans pharmacie, ni dispensaire, sans couverture sécuritaire, sans éclairage public adéquat, sans ramassage rigoureux des déchets ménagers, en un mot sans le moindre indice permettant de croire à une vie collective sereine et agréable dans cette zone inscrite à son tour en immense dortoir urbain à la périphérie de la grande ville…
Et dire que certains acteurs en poste à l’époque, qualifiaient ce projet d’habitat de nouvelle «ville intelligente» qui allait faire la fierté des Oranais…
Le mensonge n’avait d’égal que le laxisme et l’indécence de ceux qui ne cessent de cultiver la fatalité morbide des échecs qui frappe la Cité ornaise depuis de nombreuses décennies.
Par S.Benali