Un médiateur, juge et partie ?
Avons-nous affaire à une administration américaine schizophrène? De l’extrême à l’extrême, le département d’État joue à l’équilibriste. Antony Blinken insiste pour que soit enfin mis en place un cessez-le-feu à Ghaza. Il donne même l’impression de faire pression sur le boucher Netanyahou aux mains encore et toujours dégoulinant du sang de milliers de Palestiniens. Mais en réalité de quelle pression peut-on parler, quand au même moment des porte-avions, des avions de guerre et des navires de guerre sont stationnés en Méditerranée. Une façon claire de dire aux Israéliens, continuez à agresser les États de la région, nous sommes là pour vous couvrir jusqu’au bout.
On dit aussi de Biden qu’il n’a aucune sympathie pour Netanyahou, mais qu’il est le président le plus pro-israélien de tous les présidents américains. Autrement dit, les Etats Unis de cette administration ne laisseront jamais tomber leur allié sioniste quels que soient ses horreurs et ses crimes commis. Cette Amérique là a failli à toutes ses obligations de parrain de la paix au Proche-Orient. Les navettes incessantes de Blinken dans la région, ne peuvent en aucun cas cacher le parti pris des Américains. En d’autres termes, ils ont perdu leur crédibilité, tant qu’ils continuent à fournir armes et argent et à protéger une entité qui est en train de commettre le plus horrible des génocides de ce 21e siècle.
Et cette fois encore, lors de sa dernière visite, Blinken a estimé que c’est le Hamas qui bloque les négociations sans dire que ces négociations ne font que les affaires de Netanyahou et sa clique de criminels. Tout est fait selon leurs conditions, y compris de maintenir leur présence militaire à Ghaza et d’avoir le contrôle totale du passage frontalier à Rafah. On fait tout pour ménager le bourreau et on accuse la victime de tous les maux. Une approche qui, en plus, parle d’une trêve qui reste à l’appréciation du bon vouloir du cabinet israélien qui peut en faire ce qu’il veut et quand il veut. Et dans le langage châtié de la diplomatie on est encore bien loin d’un cessez-le-feu.
Mais il faut reconnaître qu’au point où sont arrivés les horreurs sionistes, la population civile à Ghaza a besoin d’un temps de répit. De n’a pas entendre encore le terrible bruit menaçant des missiles des forces d’occupation qui frappent partout et en tout temps dans la bande palestinienne, faisant à chaque fois des dizaines de morts innocents.
En dehors de cela, tout est fait pour répondre aux moindres désirs de l’agresseur sioniste et lui donner cette inqualifiable sensation d’avoir gagné la guerre. Une guerre sauvage et condamnable qu’il a mené contre une population innocente et sans aucun moyen de défense.
Par Abdelmadjid Blidi