EDITO

Un tournant décisif

La stratégie du criminel Netanyahou ne dupe plus personne. Le projet des sionistes est de vider la bande de Ghaza de tous ses habitants. En s’attaquant à Rafah, la dernière ville au sud de l’enclave palestinienne, où s’entassent quelque 1,5 millions de déplacés, il veut simplement achever son dernier acte et pousser les civils palestiniens vers l’Égypte.
L’Egypte qui prend très au sérieux cette éventualité, a construit un mur de 12 mètres de long et d’autres digues en sable pour dissuader les Palestiniens de franchir ses frontières. En plus de cette logistique, des dizaines de blindés égyptiens sont positionnés tout au long de cette frontière. Car quand Netanyahou annonce qu’il a donné instructions à ses soldats de garantir un couloir de sécurité pour les Palestiniens, il mijote en réalité de percer les murs égyptiens et de forcer les déplacés à n’avoir d’autre issue de sortie que le Sinaï.
Cette option a mis le gouvernement égyptien dans tous ses états, et le Caire a menacé de suspendre le traité de paix qui le lie à l’entité sioniste depuis les accords de Camp David signés par le président Anouar el-Sadate en 1978. Et c’est cette éventualité qui a mis les leaders occidentaux dans une situation de panique et poussé le président américain Joe Biden à même insulter son allié Netanyahou, lors d’une conversation téléphonique, le traitant dans un accès de colère de “connard et de p…de mechant”. La menace égyptienne, pays qui a mené toutes les guerres contre l’entité sioniste, est un tournant important qui pèsera très lourd sur la paix et la stabilité de la région du Moyen Orient.
Et si l’Egypte, directement et physiquement concernée par le conflit en cours à Ghaza, commence à manifester de sérieux agacements face à Israël, ce n’ est malheureusement pas le cas des pays arabes signataires des accords d’Abraham. Le Maroc, les Emirats Arabes Unis où le Bahreïn n’ont, à ce jour, exprimé aucune condamnation envers leur nouveau allié sioniste. Une situation qui a fait dire à beaucoup d’experts et politiques occidentaux et israéliens, que tant que ces pays arabes n’ont à aucun moment remis en cause ces accords imposés par l’ex-président Donald Trump, Netanyahou ne se sent aucune obligation de mettre fin à ses crimes contre les Palestiniens. Il a de fait la caution morale du régime du Makhzen et des Emirats qui se positionnent ainsi comme les régimes les plus abjects que le monde arabe a eu à connaître. Cette trahison assumée par ces brebis galeuses, qui ont fait le choix de soutenir les bourreaux sionistes du peuple palestinien, est une honte pour la nation arabe qui mérite bien mieux que ces roitelets lâches et vendus.
Par Abdelmadjid Blidi

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