Une junte militaire aux abois

Le Mali a tenté une opération de communication, histoire de donner à l’Algérie l’image d’un pays agresseur de ses voisins. Le ton du communiqué et les actions qui ont suivi, à savoir, le rappel des ambassadeurs des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Burkina Fasso, Niger) pose un sérieux problème de légitimité de la part d’un ensemble d’Etats qui comptent parmi les plus pauvre au monde et qui ont de tout temps été assisté par l’Algérie. La question n’est pas tant dans la légèreté dont ils font montre pour pointer l’Algérie du doigt, mais dans l’aspect grotesque de la démarche elle-même. Ils savent pourtant que notre pays n’a à aucun moment pêché par orgueil ou fait comme les puissances étrangères qui ont pillé et réduit les trois pays à la grande pauvreté qu’ils vivent. Il n’y a pas plus ridicule que d’accuser l’Algérie de soutenir le terrorisme, lorsque toute les données objectives font dire aux spécialistes que n’était-ce l’Algérie, les pays du Sahel n’auraient plus d’armée.
La posture du président de la junte malienne porte atteinte à la crédibilité de l’AES et ouvre le Sahel aux quatre vents de la déstabilisation. Les vrais terroristes du Sahel et leurs financiers se frottent déjà les mains et lancent des commandes de tonnes de cocaïnes et de kif. Il faut savoir en effet que ses deux grands alliés qui travaillent au chaos dans cette région de la planète n’ont qu’un seul objectif non encore atteint, celui de créer une tension avec l’Algérie. C’est excellent pour les affaires.
Le communiqué de la junte arrange donc les terroristes, au sens où la dégradation de l’image de la région fait prioritairement leur jeu et leur donne virtuellement un statut qu’ils n’ont pas, celui d’organisations politico-militaires qui parviennent à imposer leurs points de vue à des gouvernements puissants. Car, ce qui se trame au Sahel n’a rien à voir avec la souveraineté de ses Etats, mais il découle d’une vision géopolitique qui met le chaos intégral comme objectif à terme. Cette image que veulent cultiver les puissances qui manipulent les prétendus gouvernements de l’AES sert à recruter de la chair à canon. La guerre est une option pour les marionnettistes.
Il faut dire que l’excellente gestion de la crise malienne par l’Algérie, a retardé le chaos qui, visiblement, revient au devant de la scène avec, cette, fois, une certaine audace dans le déploiement des faux arguments. Les groupes politico-militaires maliens ayant annoncé leur refus du terrorisme et des terroristes dans leur pays, sont eux-même la cible de ceux qui servent des intérêts louches. De fait, l’AES qui pense s’enorgueillir d’avoir chassé la France, perd toute légitimité auprès de ses propres populations, mais aussi auprès des jeunes, la grande force de progrès pour cette région du monde.
Par Nabil.G