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Mostaganem:
8ème édition du festival national culturel du «Chiir El Melhoun» dédié à Sidi Lakhdar

Durant les 16, 17 et 18 décembre, se découlera à Mostaganem la huitième édition du festival national culturel du Chiir El Melhoun dédié à Sidi Lakhdar.

Des universitaires, spécialistes dans l’art populaire, et des poètes animeront des conférences pour étaler les résultats de leurs recherches et échanger leurs expériences dans le domaine de l’art populaire, plus particulièrement la poésie de Sidi lakhdar qui a vécu 125 ans, de la fin du quinzième siècle jusqu’au début du dix septième siècle. Il a appris dans son enfance le coran par cœur, puis la littérature arabe.
A l’âge adulte, il adhère à l’armée turque qui protégeait l’Algérie contre l’invasion espagnole, il obtient le grade de général et participe à des batailles opposant les Algériens aux Espagnols. La célèbre bataille fût celle de Mazagran qui s’est déroulée en août 1558 et au cours de laquelle l’armée espagnole avait subi une humiliante défaite. Plus de onze milles soldats espagnols tués.
Dans une qacida intitulée « Quassat Mezaghrene maâlouma », Sidi Lakhdar fait le récit en tant qu’acteur du déroulement de la dite bataille. Cette qacida constitue une référence pour les historiens. Sidi Lakhdar quitte ensuite l’armée et se consacre à la dévotion tout en nourrissant un grand amour pour le prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui). Durant quatre vingt ans, Sidi Lakhdar a écrit des poèmes glorifiant le prophète. Pour cette raison, il a mérité le titre de « laudateur du prophète ».
Nombreux sont les poèmes qui décrivent sa passion et son amour pour le prophète (la paix et le salut sur lui). Le prophète lui apparaît dans des moments de grande méditation et d’extase « ma sincérité et ma bonne foi me suffisent, comment voulez vous que lakhal (Lakhdar) soit pêcheur ? Quatre vingt dix neuf visions et les dons du seigneur n’ont guère cessé ». Sidi Lakhdar est né dans le Dahra mostaganémois à la fin du quinzième siècle et est décédé au début du dix septième siècle. Il a passé son grand temps dans le Dahra, où il est né. Son mausolée se trouve sur les hauteurs qui surplombent le village qui porte son nom, situé à cinquante kilomètres à l’est de Mostaganem et à quatre km de la mer.
Des milliers de visiteurs viennent se recueillir en permanence sur sa tombe, s’étonnant devant le fameux palmier qui marque l’emplacement du mausolée. Ce palmier à la forme étrange n’était qu’un tronc-asséché ne dépassant pas le niveau de la terre au temps où vivait Sidi Lakhdar avec sa famille dans une tente non loin de cet arbre béni qui a pris vie après la mort de ce Wali Allah Salah comme l’avait prédit durant son vivant.
Sidi Lakhdar était un visionnaire par la grâce de Dieu. Dans une de ses qacidates, Sidi Lakhdar dit expressément en recommandant à ses enfants le lieu où il sera enterré : « iinda nakhla l’yebsa, tla9ah ba3d yebbous, tema ykoun 9abri ya mouslimines » Son vœu fut exaucé. Sidi Lakhdar évoque que de toutes parts, viendront des visiteurs se recueillir sur sa tombe. En effet, quotidiennement des dizaines de visiteurs, et des centaines de citoyens (es) en groupes viennent au mausolée du laudateur du prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui). Nombre de qacidates de ce saint sont chantées par les grands maîtres de la chanson chaabie.
Sidi Lakhdar est le précurseur du Chiir El Melhoun (poésie populaire) dans le Maghreb arabe. Son œuvre est un joyau de la culture arabe islamique, elle-même indissociable de la culture universelle. Cependant, il convient de rappeler à juste raison que le festival de Sidi lakhdar est né en 1982 à l’initiative d’une pléiade de docteurs tels les défunts, historiens Mehdi Bouabdeli, Bouaziz, Moulay Belhamissi et le professeur Benaribia Belkacem et autres intellectuels. « Le fait de ne pas évoquer les noms des fondateurs réels du dit festival constitue une ingratitude impardonnable ».
Donc, le dit festival est à sa quarantième édition et non à sa huitième qui devait en principe avoir lieu en 2020, mais a été reportée à cette année pour cause de la pandémie de la Covid -19. En effet, en 2014, la dite manifestation culturelle est passée au rang de dimension national avec une appellation : « Festival national du Chiir El Melhoun, dédié à Sidi Lakhdar ».
Charef.N

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