EDITO

La trêve n’est qu’une séquence

La trêve humanitaire ne doit pas être interprétée comme la fin du cauchemar et encore moins l’absolution d’Israël des crimes de guerre qu’elle a commis à Ghaza. Toute trêve est bien entendu la bienvenue, mais elle ne pourra jamais effacer l’injustice d’une colonisation féroce et, de loin, l’une des plus inhumaines que l’humanité a vécu. Celle qu’exerce Israël en Palestine égale en horreur la présence française en Algérie. Le massacre de 45.000 Algériens en quelques jours, l’usage du napalm, les bombardements intenses, cet esprit malsain de vengeance aveugle, les déshumanisation de populations entière, l’absence de toute conscience dans le meurtre froid d’enfants, de femmes et vieillards… Le système colonial est, dans son essence, un crime contre l’humanité. Pour cela, la trêve est une séquence et ne sera jamais un aboutissement. Les 16.000 martyrs palestiniens ne se contenteront pas d’une trêve. Ils voudraient que leur sacrifice serve à libérer leur pays. L’indépendance, la création d’un Etat indépendant avec tous les attributs de la souveraineté.

Ce n’est donc pas fini. Et ça ne finira pas par un cessez-le-feu, ni par un retrait de la soldatesque sioniste. Les Israéliens n’ont jamais été chez-eux à Ghaza et en Cisjordanie. Ils n’auront jamais la paix, tant qu’ils occuperont une terre qui n’est pas la leur. Les Palestiniens, comme les Algériens durant plus d’un siècle, continueront à produire des héros, des martyrs, des combattants et des combattantes. Cela pour dire que la trêve n’est, ni une solution, ni une échappatoire temporaire le temps de…

Ce qui arrive à Ghaza, ces deux derniers jours, ne constitue pas une issue à la guerre. Les occidentaux peuvent toujours espérer la fin d’une crise, mais la crise est en eux. Le soutien honteux qu’ils apportent à un entité coloniale est une partie du problème qui ne disparaîtra qu’à la seule condition de satisfaire le desiderata du peuple occupé. La solution du génocide et de l’épuration ethnique, déjà pratiquée par les occidentaux eux-mêmes aux quatre coins de la planète, est une horreur. Ils ont tendance à ne plus y croire. Mais ils le disent à demi-mot. Ils ont peur de leur maître du moment. Lequel maître leur impose sa logique coloniale et les oblige à trouver un narratif pour convaincre leurs opinions publiques. Ces derniers doivent accepter que des hôpitaux se fassent bombarder. Que le sort du directeur de l’hôpital al-Chifa de Ghaza, arrêté cette semaine par les forces d’occupation sioniste, soit inconnu à ce jour.

L’OMS qui s’inquiète de cette disparition suspecte, rapporte l’arrestation du directeur d’Al Chiffa, le 22 novembre dernier, en même temps que trois membres du personnel médical de la Société du Croissant-Rouge palestinien et trois membres du ministère de la Santé.  Comment donc qualifier le comportement de l’armée sioniste ? Quoi en dire ? Pourrait-il y avoir un mot pour dire ce que commet Israël à Ghaza ? Non. La trêve n’est qu’une séquence. L’indépendance est la solution !

Par Nabil.G

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