EDITO

La Libye et la guerre absurde

Les nouvelles autorités libyennes refusent de se retirer et céder le pouvoir à un conglomérat d’intérêts pas forcément patriotique. Le Premier ministre Abdul-Hamid Dbeibah a bien raison de s’en tenir à la logique de représentativité, comme l’avait fait avant la Libye d’autres pays qui n’ont pas su sortir de la spirale de la transition. Il n’est donc pas question d’autoriser de nouvelles phases de transition, soutient le Premier ministre libyen, maintenant son engagement en faveur d’un gouvernement d’unité nationale qu’il dirige déjà. On pourrait lire dans l’attitude de M. Dbeibah une volonté de rester au pouvoir, mais ce genre d’accusation ne tient pas dans le cas d’un pays, comme la Libye confronté à une situation d’une complexité telle qu’il devient illusoire d’imaginer des plans personnels tendant à profiter d’un état chaotique, actuellement très visible dans ce grand pays d’Afrique du nord. La résistance de M.Dbeibah aura peut être été pour quelque chose dans la décision d’organiser une élection présidentielle dans 14 mois. La meilleure chose qui puisse arriver au peuple libyen qui a soif d’unité de ses dirigeants, puisqu’à la base, force est de constater la cohésion de la société qui refuse d’entrer dans une guerre civile destructrice.
Mais il convient de signaler que les élites libyennes n’ont pas tous le même souci. Cela se voit dans l’empressement du président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, qui n’a pas manqué de monter au créneau en mettant en avant le fait que le gouvernement de M. Dbeibah avait expiré et a appelé à la nomination d’un nouveau gouvernement. Le souci n’est donc pas une sortie de crise, mais de perpétuer un jeu politiquement malsain qui retarderait automatiquement l’avènement d’une solution à la crise.
Il semble que cette situation de grande précarité institutionnelle qui caractérise ce pays du Maghreb arrange certains. Et l’on peut légitimement pointer du doigts les puissances qui ont créé cet état de fébrilité permanente qui empêche une réelle médication politique du mal libyen. Ces puissances-là sont connues de tous et le chef de fil est la France qui, sous le règne de Sarkozy a détruit la Libye.
La France, la Grande Bretagne et les USA ont ouvert un bal monstrueux où des miliciens activent au nord et des terroristes au sud du pays et entre eux des populations civiles, principales victimes de cette guerre absurde. Elle est d’ailleurs d’autant plus absurde que de nouveaux acteurs y ont mis leur grain de sel et démêler tout cela relève de l’exploit. La diplomatie algérienne y travaille.
Par Nabil.G

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