EDITO

La loi et le débat

Le traditionnel débat entre les pouvoirs exécutif et législatif autour du projet de loi des Finances a tenu ses promesses, pour ce qui concerne la loi qui encadre l’année économique et financière prochaine. On aura déduit des propos du ministre des Finance que 2024 sera celle du zéro impôt en plus, voire même la suppression de la Taxe de l’activité professionnelle pour les artisans. Le ministre promet une croissance économique hors hydrocarbures supérieure à 5%, poussée par une forte dynamique économique et d’importantes créations d’emplois. Laziz Faid est dans son rôle de défendre un texte qu’il dit équilibré et orienté vers la croissance. On a tendance à l’entendre au regard du rythme toujours croissant des investissements directs étrangers, de l’avancée certaine du processus de numérisation et d’une certaine sérénité qui caractérise le front social.

En un mot comme en mille, l’Algérie semble aller mieux et la dernière étude onusienne sur l’indice du bonheur qui la classe en pôle position en Afrique, après l’Île Maurice et 81 e à l’échelle de la planète en atteste. Mais malgré cette impression de bien être et les acquis sociaux et économiques bien mise en évidence par le ministre des Finances, il est entendu que les chiffres en eux-mêmes ne sont pas suffisants pour pérenniser le décollage économique du pays auquel on assiste ces dernières années. Les chiffres seuls ne constituent pas une assurance contre la baisse du niveau de vie de l’Algérien moyen. La bataille n’est donc pas celle des chiffres, mais de la vigilance, dont l’exécutif est obligé d’en faire montre pour garantir une réactivité aux soubresauts sociaux et économiques.

Le propos de l’exécutif pour expliquer les performances attendues et celles réelles de l’économie nationale est certes nécessaire pour donner un éclairage objectif de l’état des lieux du pays, au moment où de grandes puissances économiques vivent une récession avec une croissance négative et d’énormes problèmes d’endettement. Il est également vrai comparativement à des sociétés à niveau de développement comparable, les Algériens se débrouillent pas mal et certains faits le confirment aisément. La forte demande exprimée pour l’acquisition de véhicules neufs importés témoigne de l’importante évolution de la dépense de ce qu’on peut qualifier de luxe.

C’est dire que la richesse, la pauvreté et le niveau de vie sont quelque peu relatifs et l’on peut donner raison au gouvernement et à l’opposition au même temps. Mais dans tout cela, il est entendu que le citoyen est actuellement spectateur, alors qu’il devrait être dans la posture de l’acteur. Car, derrière les lois, il y a des partis, des élections législatives et des débats nécessaires, mais qui demeurent encore, faut-il le rappeler quelque peu pesants. Le propos n’est pas de jeter la pierre à la classe politique ou à la scène médiatique, mais d’insister sur l’urgence de réinventer la citoyenneté dans notre pays.

Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page