Oran Aujourd'hui

Les retards cumulés dans le lancement des projets annoncés

Sur instructions du chef de l’Etat, il a été mis fin la semaine dernière aux fonctions du wali de Relizane, et du chef de la Daïra de Zemmora dans la même wilaya. Une décision, précise le communiqué, prise en raison d’un «manquement dans l’application des instructions du Président de la République et la découverte de faux rapports dissimulant des faits concernant la mise en œuvre des projets de développement dans ladite wilaya».
Commentant cette information sur les réseaux sociaux, bon nombre de citoyens oranais applaudissent à la décision du chef de l’Etat tout en rappelant combien leur ville et leur wilaya a été victime dans un passé récent de ces carences et de ce genre de dérives dans le lancement et le suivi des projets inscrits au développement local.
Un ancien cadre de la wilaya, aujourd’hui en retraite, raconte avoir assisté à un présumé lancement de chantier d’une grande infrastructure sociale alors que les plans d’exécution eux-mêmes n’étaient pas encore finalisés et livrés.
« Pour faire croire au Ministre devant venir à Oran pour voir le chantier déclaré lancé, on avait creusé à la va vite quelques grands trous et des tranchées sur le site, mis en place deux ou trois engins de terrassement et même planté quelques arbres pour simuler un début de chantier ».
«Trois mois plus tard, après livraison des plans à l’entreprise chinoise de réalisation, les fausses fondations ont été comblées, les arbustes non arrosés arrachés, et le projet semblait enfin avoir démarré».
A l’époque, le règne de l’anarchie et de la prébende organisée n’avait d’égal que la pratique du mensonge et le culte des illusions. Il est vrai que depuis ces dernières années beaucoup de choses ont changé en matière d’engagement et de sérieux dans le suivi des projets et le respect des règles de gestion des affaires locales. Mais à Oran et sa région, trop d’anomalies et d’interrogations alimentent encore le doute et le scepticisme ambiant qui entourent l’état des lieux et l’avenir urbain de la grande cité oranaise.
Les grands dossiers en instance depuis des années, voire des décennies, tels que la prolifération des bidonvilles, les bâtisses du vieux bâti non démolie et sans cesse squattées , l’occupation des trottoirs et des espaces publics, la maintenance aléatoire du cadre urbain, l’abandon de sites et monuments classés, la clochardisation des espaces verts, les médiocres improvisations dites d’embellissement des sites urbains et bien d’autres opérations annoncées, reportées, et souvent oubliées dans les méandres de l’administration communale, mériteraient selon des experts avertis, des enquêtes approfondies pour cerner les responsabilités partagées de tous les acteurs impliqués dans les retards et les échecs commis jusqu’ici en toute impunité.
A ce jour, de grands projets structurants tels que la nouvelle pénétrante au port d’Oran, la nouvelle rocade, le terminal à conteneur du port d’Oran, l’aménagement de la Sebkha, la restructuration et la réhabilitation des quartiers Les Planteurs, Ras El Ain, et Sidi El Houari ou encore la remise en état d’édifices et de monuments tels que le grand siège de la Mairie aux deux lions fermé et délabré depuis dix ans, ne cessent de cumuler les retards et les reports de lancement pour on ne sait quelles obscures raisons bureaucratiques et financières. Jusqu’à quand ?

Par S.Benali

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