EDITO

Les Arabes face à une autre Nakba

Le nouveau président américain, Donald Trump, ne fait pas que dans la provocation, mais exprime des convictions profondes, se souciant très peu de ce que ses idées peuvent avoir comme incidences sur la paix et la stabilité dans le monde. Au Proche-Orient, le nouveau locataire de la Maison Blanche n’a jamais caché son soutien total pour l’entité sioniste.

Et le voilà à peine arrivé au pouvoir, qu’il a débloqué la livraison à son allié israélien de bombes lourdes. Une livraison qui a été suspendue par son prédécesseur démocrate, Joe Biden. Mais, le milliardaire américain ne s’est pas contenté de cela et a ajouté une proposition qu’aucun homme sensé ne pourrait accepter et n’y a même pensé, à l’exception bien sûr des extrémistes juifs. Le président américain ne propose rien de plus que de « nettoyer » Ghaza de ses habitants et de les envoyer vers l’Egypte et la Jordanie, déclarant clairement « J’aimerais que l’Égypte et la Jordanie accueillent des gens de Gaza, on parle de 1,5 million de personnes, il faut faire le ménage là-dedans ». Faire le ménage !

Dans une première réaction, Le Caire et Amman ont exprimé leur refus, mais des spécialistes se demandent si cette attitude tiendra dans le temps, d’autant plus que Trump parle de tout un « plan de paix ». Une paix à sa manière, bien sûr, qui ne prendra en compte que les seuls intérêts de l’entité sioniste. Une paix à la hussarde, comme toutes les décisions de Trump, qui pousse les choses au delà de leur limite, menaçant et brandissant toutes sortes de chantage pour faire plier ses vis-à-vis. Et c’est ce qu’il ne manquera pas de faire face à l’Égypte et la Jordanie qui sont sous l’emprise financière de Washington, alors que d’autres pays arabes lui doivent leur sécurité.

Des leviers que ne manquera pas d’actionner le président américain pour atteindre ses objectifs et mettre sur pied un autre “plan de paix” qui s’annonce encore plus déséquilibré que le premier des Accords d’Abraham, et qui cette fois enterrera la cause palestinienne.

Comme tout businessmen sa stratégie est de tordre le bras à ses vis-à-vis et d’imposer un bras de fer pour les faire plier. Dans sa logique, tout n’est que question d’argent. Mais il semble oublier que dans ce cas précis de Ghaza, il s’agit de l’avenir d’êtres humains qui sont sur leurs terres et dans leur droit.

Au fond le vrai problème ce n’est pas tellement Trump qui est connu pour ses sorties extravagantes, mais c’est la réaction des pays arabes qui pose interrogation. Et si cette fois, ils décident encore de se soumettre,alors on sera devant une autre Nakba pire que celle de 1948, car on sera en face du début de la liquidation irréversible de la cause palestinienne.

Par Abdelmadjid Blidi

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