Un «plan d’action» pour éliminer le danger des remontées des eaux souterraines
Une enveloppe de 200 milliards de centimes a été récemment dégagée pour financer des travaux et opérations techniques permettant de lutter contre le phénomène de la remontée des eaux de ruissellement souterraines dans certaines zones urbaines à forte densité de population, notamment au centre ville, le long des rues Mohamed Khemisti, Larbi Ben M’hidi le boulevard de la Soummam.
Des endroits connus depuis longtemps pour de multiples petits glissements et affaissements du terrain liés à la saturation du sous-sol en eau par la remontée des eaux souterraines. Il y a déjà plus de six ans, la direction locale des ressources en eau avait annoncé avoir opté pour un nouveau procédé permettant d’éradiquer ce dangereux effondrement et de sécuriser plusieurs immeubles du centre-ville, menacés par la remontée des eaux souterraines. Les responsables locaux de l’époque avaient fait état de la «validation d’un projet de réalisation d’un forage horizontal permettant d’évacuer les eaux souterraines en constante accumulation dans certains endroits du sous-sol identifiés sur le tissu urbain.
On sait que des caves et sous-sols de certains immeubles, notamment à la rue Khemisti sont de temps à autres complètement inondés par les eaux, nécessitant l’intervention des services concernés pour évacuer l’eau stagnante, et ce depuis plusieurs années. «Le projet de réalisation d’un forage horizontal pour drainer l’eau par gravitation et l’empêcher de s’accumuler sera très prochainement lancé» avait affirmé il y a cinq un responsable local en place à l’époque. Pour tous les observateurs avisés, ce serait les eaux de l’oued sous-terrain Rouina, traversant le centre-ville d’Oran qui serait à l’origine de ce problème causant des effondrements et affaissements, et parfois hélas des victimes, et des sinistrés.
Un phénomène aggravé par le manque de drainage des eaux pluviales lors des grandes chutes de pluies hivernales. Les Oranais se souviennent notamment de l’important affaissement du sol au boulevard Hamou-Boutlélis, à la rue des Jardins, à la place Karguentah ou encore la fissuration des poteaux supportant le tunnel de la Pêcherie et entraînant la fermeture partielle du tunnel pendant la durée des travaux de consolidation. Même le Bd Front de Mer a connu une série de travaux de confortement de ses soubassements, des piliers hauts de 30 mètres, pouvant être dangereusement fragilisés par l’écoulement des eaux dans les fondations. Aujourd’hui, les autorités locales semblent vouloir aborder ce phénomène complexe de remontée des eaux souterraines avec plus de rigueur et d’engagement. Car il ne s’agit plus de gérer une urgence ponctuelle, mais de relever un défi majeur structurel devant mobiliser les compétences et les experts.
On apprend dans ce cadre qu’un dossier a été soumis au ministère de tutelle pour solliciter un crédit de 200 milliards de centimes permettant dans un premier temps d’intervenir sur les points les plus sensibles présentant des risques évidents d’affaissements localisés causés par la saturation du sous-sol en eau. Une cellule technique interdisciplinaire a été installée, regroupant des ingénieurs, des universitaires et des représentants du cabinet du wali.
L’objectif annoncé est «d’actualiser les données, d’établir une cartographie des flux souterrains et de proposer un plan d’action» pour éliminer la pression exercée par les eaux souterraines sur les fondations du parc immobilier urbain. «Mieux vaut tard que jamais».
Par S.Benali