L’Afrique du savoir existe
Quelques mois après l’IATF, l’Afrique s’est encore une fois distinguée à Alger grâce à la conférence africaine des Start-up, dont les travaux ont été clôturés, hier. On aura confirmé lors de ces deux événements que les jeunes du continent maîtrisent l’entrepreneuriat et l’économie du savoir. Il suffisait simplement de les réunir, leur donner l’opportunité d’exposer leurs talents pour que naissent des opportunités. Il est évident que deux conférences aussi réussies soient-elles ne font pas le printemps africain, mais elles en sont cependant les signaux forts qui montrent le chemin de l’émergence. Les milliers de jeunes entrepreneurs et stratopeurs qui s’étaient retrouvés à Alger constituent la pâte qui fera l’Afrique économique de demain. Mais encore faut-il que, dans chaque pays du continent, des stratégies robustes se déclinent avec l’émergence comme objectif.
Au-delà des chiffres et des slogans, et de l’espoir que ces rencontres ont suscité, c’est une culture de l’innovation qui prend racine dans le quotidien des jeunes. On a vu défiler des projets qui fusionnent technologies propres, santé numérique, agriculture intelligente et finance inclusive, prouvant que l’Afrique n’est pas seulement un marché pour l’investissement, mais aussi un vivier d’idées et de compétences.
Il reste que l’élan ne doit pas se limiter à des pôles urbains où se concentrent les incubateurs et les capitaux. L’émergence passe aussi par des périphéries où les besoins sont criants et les solutions simples peuvent réinventer le quotidien. Chaque pays a ses ressources, ses talents et ses contraintes. L’enjeu sera de réaliser des feuilles de route adaptées, co-conçues avec les acteurs locaux et soutenues par une coopération régionale efficace.
En somme, Alger a montré qu’une génération est prête à investir dans son avenir. Le rôle des leaders et des décideurs est d’écouter, de faciliter et d’amplifier cet élan. D’ailleurs, le président de la République n’a pas manqué de relever l’importance de la simplification des procédures, décentralisation de l’accompagnement, sécurisation des investissements et surtout la valorisation des réussites qui émergeront. Même modeste, tout succès doit être promu et accompagné par les pouvoirs publics. Si cette dynamique se transforme en stratégies pérennes, l’Afrique ne sera plus une promesse, mais une réalité économique résiliente. Elle sera capable de tirer parti de la connaissance pour nourrir croissance et bien-être sur l’ensemble du continent.
Reconnaissons néanmoins que cette aspiration à la modernité véritable ne s’acquiert pas par des vœux. l’Afrique a maintenant besoin de solidarité interne qui doit absolument se manifester avec clarté et dans un esprit volontaire. L’Algérie a déjà fait plusieurs pas dans cette direction.
Par Nabil.G