EDITO

Ce qu’ils valent et ce qu’ils veulent

Le conflit en Ukraine semble s’installer dans le temps. Une situation qui ne peut que compliquer davantage les choses sur tous les plans, à commencer par l’économie mondiale qui fatalement sera sérieusement impactée à cause de plusieurs facteurs, dont le plus important est que ce conflit touche de manière directe ou indirecte les grandes puissances économiques, que ce soit sur le plan de la production ou sur celui des ressources naturelles.
Tout le monde est en définitif, victime collatérale de cette guerre qui se joue en Europe. Une guerre qui dépasse en réalité la seule portion géographique de l’Ukraine, et qui oppose au fond l’Occident à la Russie.
A ce stade de la guerre, le président russe Vladimir Poutine semble avoir plusieurs coups d’avance sur ses adversaires. En plus de cela, lui qui est au pouvoir depuis 20 ans, connaît bien ce que veulent et ce que valent les leaders occidentaux. Il les a tous pratiqués à un moment ou à un autre pendant ces longues 20 années, quand ils étaient ministres, vice-président ou à tout autre degré de responsabilité. Et il maintient ses doléances et demandes exprimées depuis plusieurs années, à savoir que Moscou est convaincue qu’elle fait faire face à une menace «sérieuse» et «très grande» en Ukraine, et réclame pour cela la fin de la politique d’expansion de l’Otan et le retrait des forces américaines stationnées en Europe de l’Est. Des demandes qui ont toujours été rejetées par les Occidentaux. Et qui aujourd’hui se négocient à coups de canons.
En face les Occidentaux agitent toujours le même disque enrayé, usé et fatigant, mais toujours efficace, qu’est celui de la défense de la démocratie. Un prétexte utilisé quand ils agressent comme ce fut le cas en Libye, en Irak ou en Syrie, ou quand ils se sentent agressés comme c’est le cas aujourd’hui en Ukraine. Ils se donnent ainsi toujours le bon rôle.
Et pour ce, ils ont déclenché l’une des offensives médiatiques jamais connue dans l’histoire de l’humanité. Une force de frappe incroyable qui matraque leurs opinions nationales, mais aussi l’opinion internationale sans relâche 24h/24h. En plus on assiste à une batterie de sanctions qui n’a occulté aucun secteur possible, y compris le sport, qu’ils nous exigeaient de toujours mettre à l’abri de la politique, mais qui ici touche toutes les fédérations sans exception, faisant des sportifs russes de vrais parias, chassées de toutes les joutes sportives actuelles et à venir.
Et à ce stade des événements aucune solution ne pointe à l’horizon. Pire encore, le conflit risque de connaître des développements encore plus dangereux et déstabilisateurs pour tout le globe.
Par Abdelmadjid Blidi

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