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Autre époque, autre mœurs

La cinquante troisième édition de la Foire internationale d’Alger a ouvert ses portes, hier, pour accueillir ses dizaines de milliers de visiteurs et promet comme à chaque fois des moments mémorables pour les Algériennes et les Algériens qui voient dans cette manifestation économique annuelle un lien entre les générations. Interrompue deux années de suite, pour cause de pandémie de la Covid-19,.Cette manifestation économique annuelle majeure, revient cette année, avec une approche rénovée de l’économie. Placée sous le signe du «Partenariat stratégique», elle se veut au cœur de la dynamique nouvelle qui fait de 2022, l’année de l’économie par excellence. La Foire comme l’appelle les Algériens tient sa force de l’adhésion populaire qui à chaque édition plébiscitent les organisateurs et leur donnent rendez-vous pour l’édition qui suivra. Il faut dire qu’assez peu d’évènements ont traversé les décennies et conserver le même attrait auprès du public.
De fait, la FIA s’impose comme l’un des rares vestiges, si non le seul, d’une époque où il faisait bon vivre dans le pays. Une époque où l’on ne faisait pas attention où on mettait les pieds. A l’époque, s’il y avait déjà quelques crapules qui commençaient à s’en mettre plein les poches, on ne les voyait pas d’en bas. Les signes extérieurs de richesse n’étaient pas bien évidents et l’emploi n’était pas une denrée rare. Il suffisait d’en décrocher un et c’était très facile, pour pouvoir vivre décemment. Le salaire de l’ère « bénie » du socialisme scientifique parvenait à faire vivre des familles nombreuses et permettre aux célibataires des voyages mémorables pour les vacances annuelles. C’est l’image que gardent les Algériens de cette époque où la dynamique de l’indépendance portait littéralement le peuple et la « Foire » en était l’expression la plus éclatante.
Bref, la FIA rappelle cette belle époque poste indépendance où tout le monde était heureux de ce qu’il avait. Tout le monde était aussi heureux de la fin de la guerre et de la victoire sur le colonialisme qui a fortement participé à booster les conditions de vie des Algériens. La FIA, ce sont tous ces souvenirs indélébiles que nous voudrions revivre pour de vrai. A défaut, les Algériens s’accrochent tout de même à cette «célébration» d’une époque révolue.
Aujourd’hui, pour la 53ème édition, les organisateurs se sont voulus plus réalistes «économiquement parlant ». C’est toute la différence entre le troisième et le deuxième millénaire. Avant on se donnait le temps d’apprécier les choses, on accordait de l’importance au plaisir pour bien fixer des souvenirs. Aujourd’hui on ne cherche que le profit immédiat. Autre époque, autre mœurs.

Par Nabil.G

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