Convoitises, prédation, et querelles de clans…
Il y a quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des sports, Abderrazak Sebgag et le président de l’Organe de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Tarek Kour, avaient affirmé dans un communiqué conjoint «leur attachement à lutter contre la corruption à travers l’activation de la convention de coopération bilatérale signé le 8 juin 2020 et s’inscrivant dans le cadre du «renforcement de la bonne gouvernance dans le secteur de la Jeunesse et des sports». Les deux responsables ont exprimé leur engagement à élaborer «une feuille de route contre les dangers de la corruption» dans le secteur … conformément à «une approche globale intégrée englobant le système de financement du secteur des sports aux niveaux central et local» . Les deux parties ont également convenu «d’élaborer et de lancer un dispositif d’alerte et de veille» au niveau du secteur de la jeunesse et des sports pour lutter contre la corruption. Un dispositif, précise le communiqué, « susceptible de permettre à toutes les parties agissantes dans le secteur (société civile, médias et sportifs…) de contribuer à signaler toute violation ou éventuelles infractions». On ne peut, en principe, que se réjouir de cette initiative visant à assainir le secteur sportif des fléaux de la prébende et de la corruption. A Oran, bon nombre d’observateurs dénoncent depuis longtemps certaines dérives commises dans l’impunité et qui ne sont sanctionnées généralement que par la «mutation» du responsable local concerné hors des frontières de la wilaya. Ici et là, on entend souvent parler de détournement de fond publics ou de dilapidation d’argent public dans de présumés travaux d’aménagement d’un stade, d’une pelouse, d’une piscine, d’une salle omnisport, ou d’une infrastructure quelconque oubliée dans une commune de la wilaya. Sans parler des comptes d’affectation spéciaux, des fonds de wilaya et des subventions diverses accordées aux clubs sportifs et aux fédérations et qui ne font l’objet, que très rarement de bilans ou de comptes rendus annuels précis sur leur utilisation. On a appris récemment qu’une enveloppe spéciale de l’ordre de 390 milliards de centimes a été consacrée par les pouvoirs publics à la préparation des athlètes aux JO de Tokyo et aux Jeux méditerranéens 2022 d’Oran. Et pas moins de cent-quatre-vingt (180) milliards de centimes ont été déjà consommés par les fédérations sportives sur une période de deux ans et demie allant du 4e trimestre 2018 à la fin de l’année 2020. Pour quels résultats ? Un échec total sur tous les tableaux… Il était temps, pour les pouvoirs publics de s’intéresser de plus près à l’utilisation rationnelle de ces sommes d’argent faramineuses qui nourrissent les convoitises et attisent ici et là des conflits et des querelles de clans…
Par S.Benali