Des projets en attente de lancement
Malgré son inscription au Schéma directeur du réseau routier et autoroutier du ministère des Travaux publics dans le cadre du plan national d’aménagement du territoire 2005-2025, le projet de la liaison entre Arzew et son port avec l’autoroute Est-Ouest reste encore à ce jour «gelé». L’étude ficelée depuis déjà plus de 15 ans est oubliée au fond d’un tiroir et ne semble pas prête d’être remise au programme des futures actions à engager. C’est pourtant là un projet d’infrastructure routière structurant et important en matière de transport et de mobilité pour le pôle économique d’Arzew et pour les nombreuses agglomérations urbaines de la région, comme Bethioua, Aïn El Bia, Mers El-Hadjadj, Sidi Benyebka, et bien d’autres. Ce projet dit de «pénétrante autoroutière» devant relier Arzew et son port à l’autoroute Est-Ouest devait permettre un contournement de la ville par les poids lourds, une décongestion de la circulation et une jonction rapide du réseau routier central avec l’autoroute Est-Ouest. Prévu sur près de 40 km, le tracé prévu de cette pénétrante passe par six grandes localités: Arzew, El Mohgoun, Hassi Mefsoukh, Benfréha, Boufatis et Oued Tlélat. Bon nombre de commentateurs sur les réseaux sociaux se demandent encore pourquoi un tel projet reste gelé alors que bien d’autres du même genre ont été lancés au niveau de certaines villes portuaires du pays. La daïra d’Arzew est pourtant une région recélant un important potentiel économique, industriel et touristique avec notamment son grand pôle pétrochimique, son port pétrolier et ses zones industrielles en plein essor. Mais toute la région est restée paradoxalement pénalisée par un déficit flagrant en infrastructures routières permettant la rapidité et la fluidité de la circulation et de la mobilité. Lors d’une récente visite du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, les autorités locales à Oran ont démontré, chiffres à l’appui, que la wilaya oranaise a concrétisé une bonne majorité des opérations inscrites au programme 2020-2024 et ont demandé légitimement le dégel de certains projets en attente. Notamment dans le secteur des infrastructures routières, un véritable maillon faible dans la stratégie de développement local. Le wali d’Oran avait sollicité le ministre pour le dégel et l’inscription de certaines opérations importantes, notamment le projet de pénétrante au port d’Arzew et celui de la voie littorale Arzew-Kristel via Cap Carbon. La pénétrante devant relier Arzew à l’autoroute Est-Ouest, ainsi que la route du littoral est Arzew- Oran seront d’un apport bénéfique indéniable pour le développement économique de la région dans tous les domaines. On sait malheureusement que ce projet de «Corniche est» dont le premier tronçon de 9,5 km a été réceptionné en novembre 2010, a vu sa 2e tranche inscrite en opération centralisée sans que les procédures de financement ne soient engagées. Un imbroglio bureaucratique propre à l’ancien régime de gouvernance qui ne cesse encore d’aggraver les retards et répandre ses stigmas sur l’avenir de bon nombre de projets oranais. Des projets, qui du plus simple au plus complexe, sont sur la table des instances depuis plusieurs années, voire parfois depuis des décennies. Les axes routiers et autoroutiers en attente de lancement ou d’achèvement, la restauration du siège de la grande mairie, l’aménagement de la tour-carcasse de l’ex-hotel Châteauneuf, le palais du Bey, la mosquée du Pacha et d’autres sites historiques, les marchés de proximité dont celui de la rue ex-La Bastille, et diverses opérations de restructuration et d’aménagement urbain de quartiers et zones périurbaines gangrenées par l’habitat précaire, le commerce informel et les activités illicites…
Par S.Benali