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Enquête sur l’infiltration d’une délégation sioniste au sommet de l’UA : prémices d’un autre scandale pour le Maroc

L’opinion africaine attend avec une pointe d’impatience de connaître les résultats de l’enquête, et les soupçons sont dirigés vers le Maroc, pays qui a condamné l’expulsion de la représentante de l’entité sioniste.

L’expulsion de la représentante d’Israël du 36e Sommet de l’Union africaine (UA) n’est absolument pas un fait anodin. La décision prise par les instances dirigeantes de l’UA se justifie d’autant plus que la direction de l’organisation panafricaine n’entend pas en rester à la simple action d’expulsion. Il faut savoir, en effet, que le président de la Commission de UA, Mahamat Moussa Faki, va plus loin que le constat et veut savoir comment cette israélienne a réussi à s’infiltrer jusqu’au cœur de la salle du sommet. Pour connaître le fin mot de l’histoire, M.Faki a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cet incident , tout en réaffirmant n’avoir adressé aucune invitation à un quelconque officiel sioniste à la Conférence de chefs d’Etat et de gouvernement africains qui s’est tenue samedi et dimanche derniers à Addis Abeba. «Nous avons constaté qu’il y a eu une personnalité qui est entrée dans la salle (de la Conférence) avec un badge et naturellement nous lui avons demandé de quitter le lieu», a rappelé M. Faki qui présidait les travaux du sommet de l’UA. «Nous sommes en train de faire les investigations nécessaires parce que c’est une personnalité qui ne réside pas ici (Ethiopie)», a-t-il également fait remarquer. La surprise de M.Faki est réelle. l’homme ne simulait pas. Et la gravité de la situation tient à l’existence dans l’organisation du Sommet des individus qui ont transgressé le règlement en envoyant des invitations et confectionnant des badges à des personnes qui ne figuraient même pas dans la liste officielle des présents au Sommet de l’UA. «Le président de la Commission de l’UA est la seule personne habilitée à inviter les participants» a tenu à préciser M.Faki. «Nous n’avons invité aucun officiel (de l’entité sioniste) et naturellement nous ferons des investigations pour situer les responsabilités sur cet incident», a-t-il insisté.
Dans sa lancée, Moussa Faki a tenu à rappeler que la question du statut de l’entité sioniste au sein de l’UA «est suspendue à la décision souveraine du comité de chefs d’Etat qui a été mise en place par la Conférence de chefs d’Etat» l’année dernière. Dimanche la porte-parole de M. Faki, Ebba Kalondo, avait déjà précisé dans un tweet que l’UA «n’a ni autorisé ni invité l’individu en question, qui a été dûment expulsé, à assister à l’ouverture de notre sommet».
Il y a lieu de souligner que le président de la Commission de l’UA avait pris une décision unilatérale en juillet 2021 concernant l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur au sein de l’UA, décision qui s’est heurtée à une forte opposition au sein de l’organisation continentale, notamment par des pays qui soutiennent le droit constant du peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance. Lors des travaux de la précédente session ordinaire du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, la décision de suspendre l’octroi du statut d’observateur à l’entité sioniste a été adoptée à l’unanimité, avec la formation d’un comité de sept chefs d’Etat, dont l’Algérie, pour soumettre une recommandation au sommet de l’Union sur cette question.
L’opinion africaine attend avec une pointe d’impatience de connaître les résultats de l’enquête et les soupçons sont dirigés vers le Maroc, pays qui a condamné l’expulsion de la représentante de l’entité sioniste. Après l’affaire d’espionnage de Pégasus, la corruption des députés européens et très récemment la manipulation des médias français, le Maroc va certainement se retrouver avec un autre scandale sur les bras.
Anissa Mesdouf

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