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Hausse des prix du poulet:
Entre grippe aviaire et absence de régulation

Les prix du poulet oscillaient depuis plusieurs semaines entre 430 dinars et 480 dinars le kilo, frôlant parfois la barre de 500 dinars dans certains quartiers de la capitale, contre une moyenne de 320-340 dinars/kilo auparavant. Une lueur d’espoir qui n’en n’est pas vraiment vient d’un agriculteur qui prédit une baisse des prix du poulet dans les 40 à 50 jours à venir !

La flambée des prix de la viande blanche, constatée ces derniers jours, trouve son explication dans la propagation de la grippe aviaire dans la quasi-totalité des élevages de poulet à l’échelle du pays. Importée d’Europe, cette maladie a décimé près de 1,5 million de poules reproductrices d’œufs à couver, génératrices de poussins de chair. Le Directeur général de l’Office national des aliments du bétail (ONAB), Hocine Boudina qui a fait cette révélation explique donc la tension sur la viande blanche par «une baisse de la production des poussins de chair, destinés à la consommation, et par conséquence une importante hausse des prix de cet intrant qui s’est répercutée sur les prix du poulet».
Ce fléau qui s’est propagé comme une traînée de poudre n’a heureusement pas touché le cheptel de l’ONAB. Mais cet état de fait n’a pas évité la flambée des prix parce que la part de l’office public sur le marché de la viande de volaille ne dépasse pas les 15%. Résultat l’ONAB est incapable de jouer son rôle de régulateur en pareilles circonstances. On retiendra, au passage, que les besoins actuels de la filière avicole en poules reproductrices se situent entre 5 et 6 millions de poules dont 40 % sont produites localement par les privés. Pour réduire ce déséquilibre entre l’offre et la demande et donc stabiliser la filièr, le DG de l’ONAB estime nécessaire d’ «importer juste ce qu’il faut car même la mise en place excédentaire de poules reproductrices pourrait nuire à la filière et pénaliser les aviculteurs en provoquant une surproduction et par conséquence un effondrement des prix». Mais il semble que rien n’est encore entrepris pour faire baisser raisonnablement les prix.
Donc ce dispositif qui ne sert, à ce jour, à pas grand -chose existe bel et bien. «L’objectif escompté de ce dispositif, entré en vigueur en janvier 2021, est la régulation des opérations d’importation des intrants biologiques, en identifiant les besoins réels de la filière», a fait savoir le DG de l’ONAB. Force est de constater que c’est de pure théorie qui semble n’avoir aucune application effective sur le terrain. Après le constat de la flambée, alors que les services agricoles l’avait venir, on pense au niveau du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA) à recourir à des importations d’œufs à couver (œufs de poulet de chair) pour faire baisser les prix du poulet sur le marché national.
Le Président du CNIFA, Abderrazak Abdellaoui, qui fait cette suggestion s’explique : «L’importation temporaire de cet intrant permettrait de faire baisser le prix du poussin de chair, passé de 80 dinars l’unité à 150 dinars, provoquant une envolée des prix du poulet». Mais qu’en est-il concrètement ? qui va importer des œufs à couver ? l’opération a-t-elle démarré ? Un ordre dans ce sens a-t-il été donné ? qui s’en charge ? Rien aucune réponse à ces questions. Les responsables de cette situation se rejettent la balle et personne ne prend une initiative à même d’agir sur le marché. En attendant, les prix du poulet oscillaient depuis plusieurs semaines entre 430 dinars et 480 dinars le kilo, frôlant parfois la barre de 500 dinars dans certains quartiers de la capitale, contre une moyenne de 320-340 dinars/kilo auparavant. Une lueur d’espoir qui n’en n’est pas vraiment vient d’un agriculteur qui prédit une baisse des prix du poulet dans les 40 à 50 jours à venir !
Yahia Bourit

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