Oran Aujourd'hui

Eradication de l’habitat précaire : beaucoup reste à faire

Il y a quelques jours, une opération de relogement de 16 familles vivant dans des immeubles menaçant ruine dans le quartier El Khaldia, ex-Delmonte, a été menée par les services de la wilaya et de l’APC. Ces familles, qui résidaient dans des conditions insalubres, ont été transférées dans de nouveaux logements situés dans le quartier des 1201 logements locatifs à Bir El Djir. Une opération de relogement inscrite au programme des autorités locales dans le cadre de la politique de lutte contre l’habitat précaire et insalubre et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Et au même moment, presque à la même heure, trois habitations illicites en cours de construction ont été démolies par les services de la délégation communale de Sidi El Houari assistées par les forces de police aux lieux-dits «Terrain Hadj Hacène» et «Oued Dekkiche» dans le quartier des Planteurs. Deux sites qui avaient déjà connus, il n’y a pas longtemps, une opération de démolition de baraques de bidonvilles sauvagement implantées sur le domaine public.

Ces deux actions illustrent bien, s’il le fallait, toutes les difficultés rencontrées par les pouvoirs publics pour résoudre l’épineux problème de l’éradication de l’habitat précaire illicite et du relogement des familles dans le besoin. Une équation à plusieurs variables devenue complexe en raison de bon nombre de paradoxes et d’impératifs liés à la fois à l’objectif d’assainir le cadre urbain et périurbain de toute forme de bidonvilles et d’assurer aux familles dans le besoin un logement décent.

Un droit souvent mis en avant et revendiqué par des occupants de baraques illicites venus de tous les coins de la wilaya et parfois même de wilayas lointaines, dans l’espoir de bénéficier un jour ou l’autre d’un logement neuf. Et il est vrai qu’en ce domaine, la wilaya d’Oran se distingue par le nombre très important de logements distribués dans le cadre de ce programme dit d’éradication de l’habitat précaire.

Outre les bidonvilles, le vieux bâti et les bâtisses menaçant ruine non encore démolies accentuent la demande et les pressions sur le logement. La médiatisation à outrance des opérations de relogement de familles, qui expriment évidemment leur joie et leur immense gratitude pour avoir été libérées de leur calvaire quotidien, ne pouvait à l’évidence que « renforcer la réputation d’Oran, une wilaya accueillante, hospitalière et grande pourvoyeuse de logements neufs », soulignent les mauvaises langues sur les réseaux sociaux.

En moins d’une vingtaine d’années, de nouveaux quartiers et pôles urbains sont sortis de terre au rythme des programmes de développement et de croissance urbaine. La ville et les communes limitrophes ont été transformées en immenses chantiers de construction dans bon nombre de secteurs dont l’habitat, la santé, l’hôtellerie, les routes, le tourisme ou encore l’environnement.

Mais en matière de logements, les programmes lancés et réalisés ne correspondent pas toujours à un schéma de croissance urbaine rationnel conforme à une étude à long terme des besoins. À l’image de ces grands pôles d’habitat à Oued Tlélat et Misserghine qui souffrent encore des effets d’une marginalisation en termes de déficit en structures sociales et d’intégration harmonieuse au tissu urbain de la grande ville…

Par S.Benali

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