Gestion du logement social et opérations de relogement : qui fait quoi?
Bien trop souvent, l’affichage des listes de bénéficiaires de logements sociaux dans certaines communes est remis en cause et donne lieu à des réclamations et vives protestations de la part de citoyens se déclarant injustement exclus ou dénonçant parfois de présumés indus bénéficiaires ne répondant pas aux critères d’affectation.
Notre confrère à Ouest Tribune a récemment évoqué dans son article la situation de la gestion du logement social qui prévaut dans les communes de Bousfer et d’El Ançor ou l’on a récemment assisté à l’annulation des listes d’attribution des 72 et 160 logements.
Des listes de bénéficiaires qui, après enquête, se sont avérées truffées de quelques anomalies et irrégularités, soulevant une vague de contestation, et de colère, parmi les citoyens des communes concernés.
Même le désormais ex-wali en poste, Saïd Sayoud, avait sévèrement blâmé les gestionnaires locaux en charge de ce dossier. «Jamais l’affichage des listes des bénéficiaires n’avait suscité autant de contestations populaires comme cela a été le cas dans les communes de Bousfer et El Ançor » avait déclaré le wali.
Notre confrère, observateur avisé de la vie sociale dans la région, a souligné que le premier responsable local avait annoncé que des sanctions sévères seront prises à l’encontre des acteurs auteurs de ces dérives dans la confection des listes d’attribution de logement.
Il y a une vingtaine années, l’affectation de logements sociaux était confiée à une commission de daïra, composée de membres de l’administration locale mais également de certains représentants de différentes organisations comme celle des anciens moudjahidines et des enfants de chouhadas. Malgré l’intégrité et le sincère engagement de la majorité de ces membres, bon nombre d’Oranais dénonçait souvent à l’époque des cas flagrants de passe-droit, voire même de corruption dans le traitement de certains dossiers d’accès au logement social. Sans parler des anciens vieux «quotas» mis à la disposition et à la discrétion des anciens walis qui, pour certains d’entre eux, ne les distribuaient qu’en fonction des relations personnelles sur fond de clanisme et de régionalisme résurgent.
Une époque fort heureusement révolue, mais qui semble tarder à être totalement éradiquée au niveau communal, notamment dans certaines APC ou les turbulences, les querelles internes et l’instabilité devenaient monnaie courante.
Parallèlement à la gestion du logement social consacré en principe aux familles modestes dans le besoin d’un toit décent ou d’un logement permettant à leur enfant aîné de pouvoir se marier et fonder son foyer, le fléau des bidonvilles et du squat des bâtisses en ruine du vieux bâti allait accentuer les besoins en logements et les pressions sociales.
Le «re-logement» a été ainsi admis en nouveau paramètre de gestion, reléguant au second plan les études sociales au niveau du parc immobilier existant géré par un office public. Dans les vieilles grandes cités d’habitat collectif, comme celles de l’Usto, on entend souvent de jeunes résidents souffrant de l’exiguïté du F2 de leurs parents évoquer l’envie ou le projet d’aller «louer ou acheter une baraque de bidonville». Qui doit faire quoi en matière de logement social et de relogement ?
Par S.Benali