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Appartements équipés et autres lieux de villégiature:
La location estivale de l’immobilier donne le tournis à Aïn El Turck

Dans le secteur de l’immobilier, les gérants des appartements équipés s’attèlent ces derniers jours au lifting des appartements équipés, qu’ils proposent en location durant la période estivale.

Selon les informations glanées auprès des responsables de ces différents lieux de villégiature, « les réservations affluent et auront tendance à augmenter avec les grandes vacances scolaires. Nous procédons aux dernières retouches afin d’offrir un maximum d’agréable en termes de conditions de séjour », ont fait remarquer nos interlocuteurs. Cependant, selon des familles en prospection d’une location à travers un bref séjour dans cette contrée, un autre son de cloche à ce propos s’est fait entendre. Notons dans ce même registre que la wali accompagné par les responsables locaux et des membres d’une commission de wilaya, ont effectué, quelques jours auparavant, une visite d’inspection au niveau de la plage de St Roch, première localité du chef-lieu et ce, dans le cadre des préparatifs de la saison estivale et des jeux méditerranéens. Cette visite a permis de découvrir notamment la gangrène de l’illicite en termes de bâti et d’extension dans cette petite localité, autrefois réputée pour sa plage tapissée de galets blancs, travail d’artiste de la nature et, qui est malheureusement aujourd’hui gangrénée par le sordide architectural. St Roch a en effet suscité la déception des vacanciers, lors de la dernière saison estivale, qui s’est lamentablement achevée le bec dans l’eau, dans les deux sens du terme. La période des trempettes s’était finalement envasée dans une épaisse couche de mélasse. Ce piètre a été en grande partie enfanté par l’absence de maîtrise dans la gestion des dossiers relatifs au développement local des précédents responsables, qui se sont succédé ces vingt dernières années dans la contrée d’Aïn El Turck, majorée avec l’anarchie architecturale, violente infraction aux critères exigés dans le chapitre de la construction dans toute zone balnéaire et s’identifiant à travers des constructions lugubres et hideuses, obstruant la façade maritime et empêchant même le soleil de pénétrer dans les maisons mitoyennes.
Toujours est- que sur le chapitre de la location de l’immobilier, le constat établi sur le terrain fait état fort malheureusement que tout semble être permis pour tirer un maximum de bénéfice durant cet été notamment avec le recul de la pandémie et l’événement des jeux méditerranéens et ce, dans le but de tenter, en tout vraisemblance, d’amortir les dépenses auxquelles ont été assignés les gérants des résidences proposant à la location des appartements meublés, au cours de la période hivernale . Ce malheureux état de fait a inspiré nombre d’opportunistes, qui ont exploité l’aubaine pour pomper à outrance dans ce filon en inondant cette contrée de promotions immobilières sans se soucier de l’esthétique et encore moins du respect des règles de l’architecture exigées dans les municipalités côtières, destinées à préserver le cadre environnemental adéquat. Toujours est-il que graduellement au fil des jours, un sensible engouement de vacanciers a commencé à se manifester dans ladite contrée. La grande majorité des familles, en quête d’un bref séjour sur cette côte, a été dans l’obligation de faire du porte à porte en cette période de l’année. Les estivants ne se bousculent cependant pas encore aux portes de ces résidences meublées et ce, en raison probablement des examens de fin d’année. Les tarifs ont, notons-le, atteignent allègrement dans certaines résidences les 35 millions de centimes pour une location de 20 jours et un million de cts la nuitée. La location de l’immobilier, qui a connu une hausse considérable, est à l’origine d’une situation incontrôlable ayant accouché du phénomène de l’informel. Dans ce cas de figure ce sont les services des Impôts en premier lieu, qui accusent un cinglant déficit budgétaire, en partant du fait que la plupart de la location de l’immobilier est conclue en violation de la réglementation en vigueur. Aucune déclaration n’est établie au préalable en termes de contrat et ce, dans le but évident d’échapper au fisc. Certains particuliers, qui proposent des appartements ou des habitations à la location ne disposent même pas d’acte de propriété et ne sont donc pas en mesure d’établir un contrat notarié conformément à la législation en vigueur. L’indifférence des uns, conjuguée à un certain laxisme des autres, a poussé nombre de propriétaires à procéder à des aménagements dans leur habitation pour réaliser un espace destiné à la location, généralement sans aucune autorisation délivrée par les services compétents. Durant la saison estivale, plus particulièrement, le moindre petit espace et même les garages à bateau et ceux des voitures sont exploités pour être proposés à la location. Du coup ce sont aussi les bénéficiaires de différentes formules de logements essaimés à travers les quatre communes que compte cette daïra, qui entrent dans la danse en commettant la grave infraction de la sous-location des biens de l’Etat. Ce triste constat n’est pas, soulignons-le, uniquement spécifique à cette daïra car il est également relevé dans les différentes municipalités d’Oran. Toujours est-il que cette transgression est devenue monnaie courante en été dans cette partie de la wilaya d’Oran, à un tel point que de nos jours nul ne semble s’en offusquer. Selon une source bien au fait du dossier, il existe plus de 300 habitations, des R+2 et des R+3 équipés, dans le seul chef-lieu, qui proposent des nuitées, été comme hiver, à partir de 5 000 dinars. Certains haussent la barre jusqu’à 10 000 dinars pour une nuit durant la saison estivale et continuent, assez souvent à la tête du client, de la maintenir en hiver en raison de la forte demande, qui se manifeste notamment au cours des week-ends. La location mensuelle en période hivernale est proposée à partir de 20 000 dinars et le double voire plus pour seulement deux semaines en été. Ces habitations imposent une rude concurrence déloyale aux 63 établissements hôteliers essaimés à travers le territoire de la daïra d’Aïn El Turck, dans la grande majorité est répertoriée dans le chef-lieu. Toujours est-il que ce phénomène a commencé à prendre des proportions démesurées avec l’apparition dans le paysage de cette région côtière, au milieu des années 2 000, de résidences constituées d’appartements meublés, qui proposaient des tarifs de location a donné le tournis au plus des imperturbables. Depuis, ces résidences ont poussé comme des champignons, en s’accaparant la moindre parcelle et en allant même jusqu’à empiété et envahir des superficies de terres agricoles, souvent acquises dans des conditions douteuses. Ce triste constat s’identifie à travers la série de scandales liés au détournement et à la dilapidation du foncier et ce, depuis l’avènement de la délégation de l’exécutif communal (DEC), puis de l’Assemblée populaire communale (APC). Le fruit des ces incartades agresse aujourd’hui le regard.
Rachid Boutlélis

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