EDITO

La trahison espagnole

Une lettre en catimini, puis une déclaration peu glorieuse. L’Espagne joue petit. Indignes procédés d’un pays, pourtant développé, qui a fait le choix de se rabaisser face aux multiples chantages d’un État voyou, qui a recours aux plus bas procédés pour arriver à ses fins.
Jamais les relations entre États n’ont été aussi pitoyables.
La lettre a été envoyée par le Premier ministre espagnol. Pedro Sanchez au roi du Maroc, où il déclare que l’Espagne soutient la solution d’autonomie du Sahara occidental prônée par le Maroc. Le chef du gouvernement espagnol demande aussi que cette lettre reste secrète. Mais c’est compter sans la fumisterie du maître chanteur Nacer Bourita qui rend la lettre public. Quant à la déclaration du «piégé», elle a été faite par le ministre espagnol des affaires étrangères, trois heures après, où il déclare que l’Espagne considère que l’initiative d’autonomie présentée en 2007 par le Maroc est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario». José Manuel Albares a fini par tout déboutonner. Ultime volte-face !
Ce brusque revirement de Madrid vient après un long chantage exercé par Rabat notamment dans le dossier migratoire où Rabat a enchaîné les «envois» de migrants aussi bien Marocains que Subsahariens vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. En plus de passages à répétition de grosses quantités de drogue se comptant en centaines de tonnes. Des procédés mafieux organisés par le régime du makhzen qui ont fini par faire plier le très faible Premier ministre espagnol qui ridiculise ainsi la grande nation espagnole.
Madrid tourne, ainsi, le dos à la légalité internationale et bafoue toutes les résolutions onusiennes votées dans le cadre du conflit au Sahara occidental.
L’Algérie qui a toujours soutenu les causes justes des peuples, en particulier les Sahraouis et Palestiniens, a qualifié la sortie espagnole de «brusque revirement» et décidé le rappel avec «effet immédiat de son ambassadeur à Madrid pour consultations.
Le front Polisario a considéré quant à lui que «la position exprimée par le gouvernement espagnol contredit absolument la légitimité internationale. Les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cour internationale de justice et la Cour européenne de justice et toutes les organisations régionales ne reconnaissent pas une quelconque souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental».
Quoi qu’il en soit, l’Espagne par cette sortie s’est couverte de ridicule et son gouvernement a montré une faiblesse que refusent toutes les forces politiques espagnoles qui ont exprimé leur désapprobation et même leur colère face à ce rabaissement que leur a amèrement infligé Pedro Sanchez.
Par Abdelmadjid Blidi

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