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TOUT EN DÉNONÇANT LES PROPOS GUERRIERS DE AHMED RAÏSSOUNI:
L’Association des oulémas algériens gèle ses activités à l’UIOM

Avec la menace brandi par les Oulémas algériens, la guerre a été portée au sein de l’Organisation internationale des Oulémas musulmans. Cette affaire n’est donc pas prête de connaître son épilogue.

Les graves propos du prédicateur marocain, Ahmed Raïssouni, sur l’Algérie, le Sahara occidental et la Mauritanie n’ont pas fini de susciter des réactions les plus indignées. L’homme par qui le scandale est arrivé devra faire face au défi que lui lance l’Association des oulémas musulmans algériens (AOMA). Celle-ci a pris la ferme résolution de geler ses activités au sein de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) que préside Ahmed Raïssouni. Cette décision met le prédicateur face ses responsabilités et oblige l’ensemble des membres de l’UIOM à prendre position sur cette affaire. En effet, le gel d’une nation comme l’Algérie ne pourra jamais passer inaperçu dans une organisation internationale de cette nature. Les membres algériens de l’UIOM n’ont pas été par quatre chemins. Dans leur communiqué rendu public, hier, ils affirment geler «toute activité au sein de l’institution internationale des savants musulmans. »
Ils conditionnent la reprise de cette activité «qu’une fois des excuses claires, nettes et précises sont prononcées par le concerné (Raïssouni) ou sa démission pure et simple de cette responsabilité ».
Le président de l’AOMA, Abderrazak Guessoum, qui s’est lui-même exprimé, hier sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, a lancé un appel «à tous les savants musulmans pour qu’ils appuient notre thèse et soient de notre côté pour revendiquer le départ » du prédicateur marocain de la tête de UIOM. Le bras de fer est ainsi officiellement lancé contre le prédicateur marocain qui s’est rendu coupable de déclarations graves et irresponsables en incitant publiquement le roi du Maroc Mohamed VI à appeler le peuple marocain à marcher sur Tindouf en Algérie et Laâyoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans un délire tout à fait inadapté à la fonction qu’il est censé occuper, Raissouni a qualifié l’existence de la Mauritanie d’erreur. Il a traité le Sahara occidental et la Mauritanie de «fabrication de la colonisation ».
Toute la classe politique et la société civile algériennes ont qualifié les déclarations de gravissimes et estimé que Raïssouni était un « hurluberlu » et un « faussaire » doublé d’un «dangereux aventuriste gavé et intoxiqué par la propagande expansionniste du Makhzen en général et par celle du parti de l’Istiqlal en particulier». Les appels à la destitution du prédicateur marocain de la tête de l’UIOM se sont multipliés en Algérie. Le MSP d’Abderrazak Makri, El Bina d’Abdelkader Bengrina et le FLN d’Abou Fadl Baadji ont condamné des propos jugés irresponsables. Les chefs des formations politiques algériens ont rappelé à Raissouni qu’il aurait mieux valu pour lui d’appeler le peuple marocain à revendiquer les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla situées sur le territoire marocain, tout en lui rappelant la normalisation de son pays avec Israël et la trahison de la cause palestinienne par le roi du Maroc. Avec la menace brandie par les Oulémas algériens, la guerre a été portée au sein de l’Organisation internationale des Oulémas musulmans. Cette affaire n’est donc pas prête de connaître son épilogue.
Nadera Belkacemi

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