Oran

« Le poisson du pauvre » inaccessible aux petites bourses : la sardine cédée entre 12 00 et 14 00 dinars

Le poisson du pauvre ou la sardine, ce harenguet de différents calibres n’est plus à la portée de tous les ménages et surtout de ceux aux rentrées faibles ou tout juste moyennes. Pour cause, son prix est si brûlant qu’il fait brutalement fuir le chaland.

Ce poisson est, dans le peu des choix proposés à la vente, cédé aux tarifs donnant des tournis allant entre 1200 et 1400 dinars/kg. Le même tarif est, comme s’il s’agissait d’un mot d’ordre donné, appliqué un peu partout dans les marchés urbains, suburbains et même dans les agglomérations et douars. Idem pour les poissonniers ambulants qui se sentent d’autant plus embarrassés qu’ils s’emploient à s’empourprer dans leurs explications, d’autres sont très peinés à répondre aux questionnements des acheteurs demandant les prix mais aussi les raisons ayant motivé une telle hausse surprenante.

Ils sont très souvent troublés à faire valoir leur argumentation lorsqu’ils se retrouvent dans l’obligation de rétorquer en expliquant pêle-mêle cette hausse vertigineuse du prix du poisson du pauvre, la sardine. Pour se défendre, ils sont peu d’entre ces poissonniers qui osent défier les clients. Ils n’arrivent pas, eux aussi, à gober cette hausse ahurissante des prix dudit poisson à telle enseigne qu’ils préfèrent ne plus s’exprimer jugeant tout simplement qu’il n’y a aucunement lieu de s’exprimer étant donné, explique t-on expéditivement, que la situation les dépasse.

En fait, une seule et unique interprétation plausible est, dans plus d’un cas, expliquée : l’offre est d’autant plus manquante en raison des conditions climatiques que la tarification est revue à la hausse. Autrement dit, l’équation régissant l’offre et la demande est totalement chambardée, voire chamboulée. En d’autres termes, l’offre est, selon le peu de poissonniers qui se sont expliqués, est, compte tenu des conditions climatiques défavorables notamment en mer, loin de satisfaire la demande, d’où l’augmentation du prix.

Et d’ajouter que «peu de pêcheurs osent braver les conditions climatiques notamment en haute mer marquée par, outre de grandes vagues déstabilisant les petits chalutiers de pèches, la houle marine qui se constitue, dans plus d’un lieu, bloquant les mailles des filets de pêche à tel point que les pécheurs décident d’abandonner cet outil, le filet».

De telles explications constituent, selon certains, des subterfuges jugés pratiques dans le but d’échapper aux coups sévères assénés par des entités en charge de lutte contre la monopolisation unipolaire de ce marché à la fois exceptionnel et spécial. Sinon comment interpréter le fait que le peu de poissons pêchés soit vendu à l’avance alors que les chalutiers n’accostent aux quais du port de pêche d’Oran et d’Arzew? se demande t-on, soulignant qu’il y a bel et bien les signes d’une volonté portant les signes irréfutables de la supercherie, de la surenchère et de surcroît la spéculation.

Il est utile de rappeler que le ratio individuel de l’Algérien ne dépasse pas, selon les nutritionnistes, le seuil de 8 kg/an. Pour cause, outre la faible offre, les prix affichés sont incandescents.

Yacine Redjami

 

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