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Subvention, salaire, allocation chômage, sécurité alimentaire:
Le Président rassure les Algériens

Le système de subvention sera revu pour cibler les plus démunis. Cette réforme sera accompagnée, révèle-t-il, par des hausses des salaires et de l’allocation chômage. Les augmentations annoncées entreront en vigueur début 2023.

Fidèle à la Déclaration du 1er novembre 1954 qui place la social au cœur de l’Etat, le président de la République n’a pas manqué de réitérer son engagement à poursuivre la mise en oeuvre de mesures visant le soutien des classes vulnérables. Dans le cadre des entretiens périodiques qu’il accorde à la presse nationale, le chef de l’Etat a donc tracé la ligne rouge de l’exécutif concernant le caractère social de l’Etat. Ce souci permanent englobe les différents dispositifs économiques tendant à assurer les produits de consommation de base et à lutter contre la spéculation illicite. A ce propos, il a relevé que le problème pour l’Algérie est «la production insuffisante, un manque que nous compensons par l’importation, devenue difficile actuellement en raison de la pénurie enregistrée au niveau international». Le défi alimentaire est ainsi posé, même si «l’Algérie possède actuellement des réserves pouvant couvrir une période de huit mois», souligne le Président Tebboune, qui s’est voulu rassurant puisque «nous sommes à la veille de la campagne de moisson dans le Sud ainsi qu’au Nord dans deux mois».
Cette problématique pourrait être résolue par un effort conséquent en matière de production céréalière, notamment dans les rendements qu’il va falloir porter de 18 à 20 quintaux à plus de 40 à l’hectare, a insisté le président de la République. «L’Algérie est un grand pays et est largement capable de réaliser cette prouesse», a-t-il souligné. Cette perspective est d’autant plus réalisable à court terme que l’année 2022 est placée sous le signe de l’économie par excellence. Rappelant la levée des obstacles sur «plus de 800 projets sur 900 projets d’investissement gelés», le chef de l’Etat a précisé que ces mesures permettront la création de 52.000 emplois. Il a, à ce propos, annoncé que la nouvelle loi sur l’investissement sera présentée en Conseil des ministres d’ici un mois. De plus, l’on apprend que le gouvernement prépare une loi de finances complémentaire pour l’exercice 2022, en vue de prendre en charge les dépenses supplémentaires inscrites au titre de l’exercice en cours. Le président de la République a annoncé un grand chantier, celui de la révision structurelle des dépenses, destiné à cibler les subventions qui seront destinées aux plus démunis. «Les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu’elles représentent un des principes de l’Algérie indépendante», indique le chef de l’Etat, non sans préciser qu’il faudra, orienter ces subventions vers les véritables ayants-droit.
Conscient que pareil dispositif doit reposer sur un large consensus national, le Président Tebboune préconise la création d’une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques qui verra le jour fin mai prochain. «Elle regroupera des représentants de l’APN, du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée», insiste-t-il. Cette réforme sera accompagnée, révèle-t-il, par des hausses des salaires et de l’allocation chômage. Les augmentations annoncées entreront en vigueur début 2023.
Sur la possibilité d’opérer un remaniement ministériel, le président de la République a déclaré que tout remaniement ministériel doit répondre au critère de l’«efficacité» afin de mettre en œuvre les décisions issues du Conseil des ministres et des réunions du gouvernement. Certains ministres ont «manqué» dans l’exercice de leurs fonctions, a-t-il fait remarquer, notant que le remaniement ministériel, s’il devait avoir lieu, s’effectuera «en fonction des résultats de chaque secteur», la norme étant «le taux d’application des décisions prises lors des Conseils des ministres».
Commentant le revirement de l’Espagne sur la question sahraouie, le Président Tebboune a affirmé qu’il s’agit d’une position «éthiquement et historiquement» inadmissible. Il a tenu toutefois à faire la distinction entre «le Gouvernement espagnol et l’Etat espagnol avec lequel nous avons des liens très forts, appelant ce pays à «appliquer le droit international, à revoir sa position et à ne pas abandonner sa responsabilité historique à l’égard de la question Sahraouie». Quant aux relations avec la Russie, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie est «une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s’engagera pas dans des questions qui ne la concerne pas», toutefois « cela ne nous empêche pas d’être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les Etats-Unis, d’une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine». Au terme de l’entrevue, le Président Tebboune a évoqué le sommet arabe prévu en Algérie en novembre prochain, affirmant que «tous les pays arabes avaient confirmé leur participation, représentés par leur premier responsable».
Nadera Belkacemi

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