EDITO

Les acquis de l’université algérienne

La rentrée universitaire, effectuée, hier, dans l’ensemble des établissements de l’enseignement supérieur, intervient cette année dans la foulée du soixantième anniversaire de l’indépendance du pays et à la veille du 68é anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. Une guerre de plus de 7 années qui a redonné vie à une nation qui a souffert des affres du colonialisme. A l’aube de l’indépendance, l’Algérie indépendante s’est réveillée sur une immense blessure culturelle et intellectuelle. La nation a découvert son analphabétisme chronique.
La puissance coloniale a maintenu plusieurs générations dans l’ignorance jusqu’à faire de l’Algérie, un pays sans élite en tous cas pas suffisamment pour gouverner un aussi vaste territoire. La première mission et le principal défi des autorités algériennes de 1962 était d’alphabétiser la société. Il est en effet impensable pour n’importe quel esprit que l’édification d’une nation soit envisageable avec plus de 95% d’analphabètes parmi la population. A la rentrée scolaire et universitaire de l’année 1962, le pays comptait quelques centaines d’universitaires, des caisses vides, des millions de citoyens vivant en dessous du seuil de pauvreté, avec une espérance de vie de 46 ans et éparpillés sur deux millions de kilomètres carrés. Cela donne une idée de l’ampleur du travail qui attendait les quelques centaines d’Algériens instruits.
Jusqu’à aujourd’hui et compte tenu des réalité post-indépendance, rares sont les analystes qui peuvent apprécier à sa juste valeur l’effort colossal fourni par les Algériens et les Algériennes pour aboutir à un taux de scolarisation de plus de 98%, un taux de vaccination des enfants dépassant les 97%, l’électricité fournie à l’écrasante majorité des citoyens. Cette exceptionnelle marche de mille pas a commencé par le premier, celui qui a été fait un certain jour du septembre 1962. La rentrée, la première de l’Algérie indépendante a été le point de départ d’une généreuse politique de démocratisation de l’enseignement qui a donné au pays des cadres qui, génération après génération, ont construit l’Algérie d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, soixante ans après le recouvrement de son indépendance, l’université algérienne n’a rien à voir avec le « département » qu’elle était sous la colonisation. Il y a certes des insuffisances dans la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Certes, tout n’est pas parfait, loin de là. Il reste encore beaucoup d’efforts à fournir pour parfaire l’édification du système éducatif, du primaire jusqu’au doctorat. Il faut encore du temps et de la persévérance pour rendre efficace tout le système de l’enseignement national avec pour finalité qu’il serve efficacement l’économie du pays. Mais tout cela n’empêche pas de reconnaître que l’Algérie a considérablement avancé.
Par Nabil.G

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