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Lutte contre l’extrémisme violent au Sahel : l’expérience algérienne fait l’unanimité

L’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent a éclairé les débats, surtout sur la partie prise en charge de facteurs y conduisant. En cela, les experts ont souligné cette méthode réussie et appelé «les pays du Sahel et de l’Afrique à suivre la démarche algérienne».

La région du Sahel est fragilisée par son sous-développement économique. Mais plus que ce problème qu’il s’agira de combattre, c’est surtout le discours religieux radical qui, profitant de cette fragilité économique tire vers le bas de nombreux pays, jusqu’à une situation de grave instabilité. Le discours religieux violent qui a débouché sur des actes terroristes innombrables, a redessiné la carte géopolitique de la région et replacé l’Imam au centre des enjeux. C’est de cette fonction spirituelle de l’Islam qui a été dévoyée par des enroulements, dontil a été question lors des travaux de la 2e réunion de la série «L’appel en faveur du Sahel». Avant-hier et hier, les participants, politiques, théologiens et experts ont débattu sur plusieurs thèmes, portant notamment sur le rôle des leaders des populations locales. Mais aussi et surtout sur la posture que doivent prendre les guides religieux dans la lutte contre la prévention contre l’extrémisme violent. Lequel conduit automatiquement au terrorisme.
La thématique liée aux «groupes vulnérables», ainsi qu’aux «acteurs de la prévention contre l’extrémisme violent» a été abordée sous l’angle du «processus de lutte contre l’extrémisme chez les femmes, les enfants et les jeunes au Sahel». Une thématique au cœur de la problématique sahélienne. A ce propos, l’on découvre que «L’appel en faveur du Sahel» repose sur un plan d’action qui prévoit une série de 5 réunions portant sur l’environnement, les populations locales, la sécurité, l’éducation et le développement.
L’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent a éclairé les débats, surtout sur la partie prise en charge de facteurs y conduisant. En cela, les experts ont souligné cette méthode réussie et appelé «les pays du Sahel et de l’Afrique à suivre la démarche algérienne».
Pour l’ancien secrétaire général et membre fondateur de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), Youcef Mecheria, «l’Algérie s’est, en effet, attaquée à l’extrémisme violent politiquement et économiquement. Dans ses plans de lutte, elle a toujours prôné le dialogue, l’implication des spécialistes, ainsi que la prise en charge des problèmes», a-t-il souligné, estimant que le dialogue est «la véritable clé pour combattre ce fléau».
Selon l’islamologue, la dernière démarche du président Tebboune, qui a décidé de consacrer un milliard de dollars à l’appui du développement dans les Etats africains à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, est un appui non négligeable à la lutte contre l’extrémisme violent, notamment dans la région du Sahel. L’on aura déduit que cette réunion constitue une opportunité pour les pays présents d’apprendre de l’expérience algérienne. «L’ingérence étrangère est la principale raison qui pousse à l’extrémisme violent», a souligné M. Mecheria.
Un autre expert, Ibrahim Koné, président de la Ligue des prédicateurs de Côte d’Ivoire, a estimé que «l’expérience de l’Algérie en termes de lutte contre l’extrémisme violent est un modèle à suivre en ce sens qu’elle renseigne sur le fait que «compter sur soi dans la lutte contre l’extrémisme paie». Pour ce théologien, «l’Algérie a combattu seule l’extrémisme et elle a réussi. Elle est aujourd’hui en paix. Elle avance sereinement avec ses hommes et ses institutions sans qu’elle ne soit inquiétée par qui que ce soit. Ceci montre que l’Afrique peut aussi se prendre elle-même en charge sans qu’elle n’attende d’autres parties pour qu’elles viennent à son secours». L’imam a fait remarquer que les pays du Sahel disposent de beaucoup d’atouts pour vaincre l’extrémisme violent, sachant que «le problème de la définition des concepts ne se pose pas. Nous avons une définition consensuelle de l’Islam, de l’extrémisme, du radicalisme», a-t-il noté.
La consultante auprès de l’Union interparlementaire (UIP), Dr Sarah Markiewics, a indiqué de son côté que l’Algérie n’apprend pas la lutte contre le terrorisme, «mais aussi comment le vaincre et construire un Etat fort et sûr». Pour Mme Markiewics, «cette rencontre permettra l’échange d’expériences entre des experts d’Algérie et du Sahel et voir comment chacun peut aider l’autre pour construire une société résiliente».
Yahia Bourit

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