EDITO

Pas aussi loin que cela

La crispation autour du dossier ukrainien est assez loin pour nous et pour notre région. On pourrait même croire qu’elle ne peut avoir aucune incidence sur notre quotidien ou même équilibres régionaux. Pourtant la chose n’est pas aussi simpliste que cela. Nous n’allons pas disserter, bien sur, sur des sujets bien compliqués, autour de ce conflit naissant et vieux à la fois, mais prendre juste un seul exemple pour dire que nous sommes malgré nous, en bien ou en mal, impactés par ce qui se passe aux frontières russo-ukrainienne. L’impact concerne les prix du pétrole.
On l’a vu, semaine après semaine, les prix du pétrole qui fleuretaient entre 40 et 50 dollars le baril, ont enclenché une remontée significative pour dépasser aujourd’hui la barre des 90 dollars le baril. Ils pourront même atteindre les 100 dollars dans un proche avenir. Et il faut dire que c’est là une bonne nouvelle pour bien des pays dont les seules recettes dépendent de l’état de santé du baril, tout comme leur économie et leur situation sociale d’ailleurs.
Mais les bruits de bottes qui se font entendre dans cette partie du monde, avec des renforts militaires de plus en plus remarqués, n’augure rien de bon pour la stabilité dans le monde. Un conflit de ce genre se répercutera inévitablement sur la stabilité et la sécurité de toute la planète, d’autant plus qu’il engage de superpuissances menées d’un coté par les Etats-Unis d’ Amérique et l’Otan et de l’autre par la puissante Russie de Vladimir Poutine.
Le maître du Kremlin, qui reste le seul leader russe, d’Eltsine aux tsars en passant par Lénine ou Staline, à ne pas être un grand adepte des jeux d’échecs, est néanmoins celui qui a prouvé qu’il sait faire avancer ses pions sur l’échiquier international et utiliser les bons leviers pour faire douter l’Occident et brouiller leurs cartes et stratégies.
Mais est-ce à dire que la guerre est inévitable ? A cette grande échelle et avec autant d’acteurs, la probabilité du déclenchement d’un conflit généralisé reste très minime, car personne n’a intérêt à ouvrir des hostilités qui rappelle à cette Europe ses plus sombres années qui l’ont mis à genoux pendant la deuxième guerre mondiale.
Mais, et pour revenir au préambule de notre propos et à la question posée plus haut, il faut malheureusement s’attendre à d’autres guerres par procuration un peu partout, et encore plus dans la région du Moyen Orient et en Afrique. Et c’est cela l’autre menace qui peut découler de ce conflit qui nous parait aujourd’hui bien loin de nos régions.
Par Abdelmadjid Blidi

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