Le vice-président national du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO), le Dr Chafik Rahem, a appelé, hier, à élargir le champ d’activité des pharmaciens d’officine au-delà de la vente de médicaments.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a plaidé pour l’élargissement de la pratique officinale. Il a affirmé qu’il existe énormément de services que le pharmacien peut effectuer «c’est ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle les soins pharmaceutiques». «Ces soins pharmaceutiques comportent de nombreux apports et le patient ne sera pas traité comme un client pour un conseil ou pour lui dispenser une ordonnance et des médicaments», a souligné le vice-président du Snapo.
Il a indiqué que le patient doit être pris en charge par les soins et que le pharmacien puisse être impliqué dans son suivi médical. «La pharmacie constitue un maillon indispensable dans la chaîne des services sanitaires en Algérie, c’est pour cette raison qu’il faut lui permettre d’élargir son champ d’activité et ne pas la confiner uniquement à l’opération de vente de médicaments», a-t-il déclaré.
L’intervenant a évoqué l’aspect réglementaire qui permet aux pharmaciens d’élargir leur champ d’activités. Il affirmé que la publication des textes d’application de la loi 18-11 doit être accélérée pour permettre aux pharmacies d’assurer certains soins et le suivi des patients. «Il faut absolument mettre en œuvre l’article 519 de la loi 18-11 qui parle des services liés à la santé ; nous avons pris du retard puisque cette loi sanitaire est parue en 2018 sans que les textes d’application ne soient publiés», a-t-il déploré.
Il a souligné que l’OMS et la Fédération internationale de pharmacie donnent les conseils nécessaires sur le sujet de l’élargissement des activités du pharmacien et appellent les pays à élargir la pratique officinale. Le vice-président du Snapo affirme que les pharmaciens peuvent apporter leur contribution en ce qui concerne la prise en charge thérapeutique d’autant qu’il existe en Algérie quelque 12 000 pharmacies sur le territoire national.
Au sujet du rôle des pharmaciens dans la lutte contre le coronavirus, l’intervenant a affirmé que les officines ont fait preuve de résilience face à la pandémie. Durant les deux ans de la pandémie, «les pharmacies sont restées ouvertes, aucune officine n’a fermé malgré les difficultés en termes de transport, de ressources humaines en plus de l’impact de la pandémie sur la santé des pharmaciens où des décès dans leurs rangs ont été enregistrés» Pour le vice-président du Snapo, la résilience a été prouvée et l’officine a gardé son rôle majeur dans le système de santé.
Dans un autre registre, l’invité de la chaîne III a salué la rédaction du cahier des charges pour l’importation des médicaments. «Le texte a été présenté en Conseil du Gouvernement et contient une liste de quelques 2400 médicaments dits essentiels, et comporte de nouvelles obligations aussi bien pour les importateurs que pour les entreprises fournisseurs», a déclaré le Dr Rahem, citant une clause introduite pour la prise en charge des quantités de médicaments périmés.
Évoquant, par ailleurs, la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique, le Dr Rahem a indiqué que ce département ministériel a offert plus de visibilité et de facilitations administratives au sein du secteur, tout en améliorant la disponibilité du médicament sur le marché». Il a ensuite salué les avancées accomplies par ce département ministériel en deux ans d’existence. Il a cité «la restructuration de l’Agence du médicament pour laquelle les textes de lois sont attendus depuis 2008, la mise en place d’un Comité des cliniciens chargé d’examiner les demandes d’enregistrement des médicaments».
Selon lui, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a démontré son utilité, soulignant que les procédures d’enregistrement ont été simplifiées. «L’année passée, il y a eu l’enregistrement de plus de 500 médicaments en Algérie, cette année le ministère table sur plus 800 enregistrements», a-t-il déclaré.
Samir Hamiche
