EDITO

Projet de port de plaisance: il n’est pas interdit de rêver

Selon une information publiée il y a quelques jours par un journal local, une commission de wilaya aurait prospecté et visité plusieurs endroits sur le littoral marin de la commune d’Oran pour choisir et retenir le terrain d’implantation d’un projet de «Marina».

On sait que cette idée de réaliser un port de plaisance à Oran a été depuis longtemps évoquée dans les discours au chevet de la promotion du tourisme, du progrès et de la modernité de la capitale oranaise. Ce projet de Marina a été particulièrement cité et inscrit dans le fameux plan de modernisation de la ville confectionné il y a quelques années par un ancien wali.

En ces anciennes périodes de gouvernance trouble et incohérente, marquée par la course au gain rapide et la prédation sur le patrimoine foncier et immobilier, la ville d’Oran a été très souvent piégée et pénalisée par des dérives, des arnaques et des tricheries organisées par des énergumènes contrôlant les centres de décision.

Au nom du développement local et d’une présumée gestion de la croissance urbaine, des décisions d’affectation de grandes parcelles foncières et même de démolition de vieux édifices ont été ordonnées pour récupérer des terrains à haute valeur urbaine.

Un peu à l’image des anciennes halles centrales ou de la cité dite «Batimat Etalian» où les immeubles, affectés disait-on par l’amiante, devaient être démolis au départ pour créer des espaces de promotion immobilière déjà convoités par des barons et courtisans de l’ancien système de gouvernance.

Fort heureusement les données ont changé, permettant enfin à la capitale oranaise de se projeter dans une dynamique de développement devant combler les failles et les déficits cumulés dans plusieurs domaines.

Malheureusement, les erreurs et les inepties souvent observées par des experts dans la maturation des projets, ainsi que les grands retards enregistrés dans la livraison des projets ne cessent d’handicaper l’avancée vers le progrès et la modernité.

Avec la réalisation en cours de la nouvelle route d’accès au port longeant la frange marine, et l’extension du port commercial, bon nombre d’observateurs se rendent compte de la nécessité d’intégrer ces projets dans l’activité sociale et urbaine de la Cité.

La réalisation d’un grand port de pêche et d’une Marina était une idée qui avait depuis longtemps déjà germé dans la tête d’anciens décideurs locaux en quête d’opportunités de prébende et d’argent facile.

Une esquisse de projet a même été présentée il y a quelques années par un opérateur privé maîtrisant ce secteur d’activité. Aujourd’hui on apprend qu’une commission de wilaya a été désignée pour faire le choix de terrain afin d’entamer les études et préparer les fiches techniques de ce projet de «Marina», qualifié de « projet phare de la ville».

Il est vrai qu’un tel projet de port de plaisance avec ses locaux de services, ses commerces, ses restaurants, ses boutiques d’artisanat et ses clubs nautiques peut avoir des retombées positives sur les investissements, la création d’emploi, et la promotion du tourisme.

Un projet, ironisent les mauvaises langues, qui risque de battre le record des retards détenu par la grande Mosquée d’Oran qui a mis près de trente cinq ans avant de voir le jour.

Mais il n’est pas interdit de rêver.

Par S.Benali

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