Restauration et la consolidation d’édifices inscrits au patrimoine urbain
En mars 2024, il y a près de deux ans, la presse locale citant l’agence officielle APS annonçait que le Théâtre régional Abdelkader Alloula, a bénéficié d’une opération de restauration engagée par la Direction locale de la culture et des arts. Le bel édifice abritant le TRO, qui venait juste d’être inscrit dans la liste du patrimoine culturel national, aurait fait l’objet, disait-on, d’une opération de rénovation portant sur l’aménagement interne et externe du bâtiment.
Les mêmes sources avaient alors indiqué qu’il s’agissait d’une première opération engagée dans le cadre de la réhabilitation du TRO et qu’une «étude a été finalisée pour retenir les mesures à engager, dont l’élaboration du cahier des charges, afin «d’encadrer l’entreprise qui sera chargée des travaux de réhabilitation totale de l’édifice». Et il y a quelques jours, soit plus d’un an après cette annonce, on a appris par les médias locaux qu’une entreprise aurait été enfin sélectionnée et retenue pour prendre en charge «un projet de réhabilitation, de maintenance et de modernisation des dispositifs de sécurité et de prévention». Le théâtre régional Abdelkader Alloula, connu jadis sous le nom de l’Opéra d’Oran, est un monument culturel de style baroque construit au début du XXe siècle, inauguré en 1907, et inscrit au patrimoine architectural national. Avec l’édifice mitoyen de la grande «mairie aux deux lions», le théâtre régional d’Oran contribue au décor urbain et à l’attractivité touristique de la grande place centrale du 1er Novembre.
Mais avec l’usure du temps et le laxisme ambiant durant l’ancienne période de gestion des affaires de la ville, le Théâtre, tout comme le siège de la Mairie, allait peu à peu être lui aussi victime de la fragilisation galopante du vieux bâti dans cette zone urbaine centrale incluant les vieux quartiers Derb et Sidi El Houari. Il est vrai que depuis ces dix dernières années, des efforts indéniables et des crédits importants ont été engagés pour la sauvegarde et la réhabilitation des édifices fragilisés par le temps et l’abandon.
De beaux anciens immeubles du vieux bâti, d’anciennes mosquées et des bâtiments comme le siège de la grande poste, le siège de la grande mairie et le théâtre régional ont été pris en charge avec plus ou moins de réussite et de succès. Car dans bien de cas, les opérations annoncées, et bien plus tard engagées, étaient souvent pénalisées par des retards et des reports peu compréhensibles par les Oranais anonymes.
On se souvient qu’en septembre de l’année 2016, il y a presque une décennie, on apprenait par l’APS que les activités du théâtre Abdelkader Alloula ont été suspendues suite à l’effondrement partiel d’un balcon. Un accident, qui fort heureusement n’a pas fait de victimes, survenu durant la représentation de la pièce pour enfants «El Assad ouel Hattab». Mais sans tomber dans un «alarmisme» qui serait justifié, les autorités locales de l’époque avaient au contraire minimisé la gravité de l’incident en indiquant que «C’est juste un petit effritement de ciment de revêtement d’un balcon qui est tombé sur un coin de la salle inoccupée par le jeune public».
Mais il était clair et évident que les causes de cet effritement étaient liées à un manque d’entretien et de maintenance du monument culturel.
Ce mini-effondrement d’un balcon en pleine représentation théâtrale pour des enfants, à été inscrit à l’époque au registre des «dérives banales» cumulées par le vieux mode de gestion du cadre urbain. Il suffit de consulter les archives numériques de Ouest Tribune, le plus ancien des journaux oranais, pour se rendre compte que le splendide édifice du Théâtre d’Oran a fait l’objet, en moyenne tous les dix ans, d’opérations coûteuses de peinture et de replâtrage de murs et de façades inscrites abusivement en véritable projet de restauration et de consolidation.
Par S.Benali