EDITO

Tout reste possible

Quelle que soit l’issue du conflit russo-ukrainien, il ne fait aucun doute que le monde d’après sera totalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. La rupture et les oppositions qui s’expriment de manière fracassantes et dures entre la Russie et l’Occident ont en tous points de vue scellé à jamais la scission entre les deux blocs.
Partout dans le monde, les pays qui ont choisi la neutralité jusque là, seront amenés à se positionner d’une manière ou d’une autre pour tel ou tel bloc.
Les champs d’influence des Occidentaux, à leurs têtes les Américains, et ceux de la Russie couvrent quasiment la totalité du globe. Ces superpuissances ont instauré leur influence sur plusieurs pays, et fatalement nous allons vers un jeu d’alliances qui nous ramènera, au minimum, vers un scénario-bis de la guerre froide. Mais cette fois avec une poussée grandissante des courants nationalistes y compris en Occident. Un autre facteur de déstabilisation générale et de risque accru d’une situation qui échapperait à tout contrôle. Et si on ajoute à celà, l’absence de l’ONU, qui a été totalement ignorée dans ce conflit, comme elle l’a d’ailleurs déjà été auparavant par les Occidentaux dans leur croisade contre l’Irak, la Libye et la Syrie, on est pas vraiment loin de ce qu’on a connu avec son aînée la Société des Nations. Autrement dit, c’est l’échec de toute la communauté internationale qui est en train de se renier et de tourner le dos à la paix.
Car si la Russie est militairement et physiquement engagée en Ukraine, les Occidentaux le sont de manière indirecte avec l’envoi d’un arsenal impressionnant d’armes de toutes sortes, défensives mais aussi offensives au gouvernement ukrainien. C’est déjà un peu une guerre par procuration, et il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas d’autres ailleurs dans le monde. Et quand on voit la dureté sans pareil des sanctions prises contre la Russie et la campagne médiatique orchestrée par les Occidentaux et son impressionnante férocité, on est en droit de se demander si ce n’est pas là, le début d’un dérapage généralisé et une répétition générale de petits conflits aux quatre coins du monde, avec une guerre d’usure qui finira par un affrontement final avec l’utilisation d’armes non conventionnelles. D’ailleurs, dès ce conflit, les uns et les autres commencent à agiter la menace nucléaire. Alors osera-t-on franchir le pas? Il y a quelques temps on aurait répondu catégoriquement non, mais au vu des derniers développements on n’est plus aussi sûr que cela. Tout est sur la table, et tout reste possible.
Par Abdelmadjid Blidi

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