EDITO

Une bien triste réalité

Le variant Omicron se propage à une vitesse inquiétante. Des dizaines de milliers de contaminations sont comptabilisées quotidiennement en Algérie. Les chiffres annoncés par le ministère de la Santé sont à prendre au sérieux, puisqu’ils indiquent le nombre de citoyens véritablement malades et hospitalisés pour des durées plus ou moins longues. Mais il faut aussi souligner que l’écrasante majorité des citoyens qui contractent le virus se traitent chez-eux après une visite chez le médecin généraliste. Cela crédibilise les estimations de plusieurs milliers de contaminations quotidiennes et, par voie de conséquence, confirme la dominante du variant Omicron dans les contaminations. Le nombre de décès, même s’il est très loin d’égaler celui des pays occidentaux n’en n’est pas moins en augmentation. Cela rappelle le caractère mortel de cette maladie, quoi qu’en on dise.
Les Algériens qui, dans leur majorité, n’ont pas jugé primordial de se vacciner contre la Covid-19, en sont à compter le nombre de personnes atteintes dans leur famille en s’accrochant à l’espoir de ne pas les voir transportées à l’hôpital, en sus du clavaire de la réanimation. Il n’y a donc pas de course contre le virus à proprement parler, mais une sorte de fatalité face à la maladie. Qu’elle vienne donc, semblent dire des millions de citoyens, sans autre pensée pour le système de santé qui a ses limites. Une posture, fautil le souligner, pas très responsable, lorsqu’on sait que des sociétés sont vaccinées à plus de 90%, d’autres attendent avec impatience leur tour dans le programme Covax. Chez-nous où le vaccin est produit, on s’en détourne, lui préférant les antibiotiques et autre Lovenox, sans oublier les concentrateurs d’oxygène stockés dans de nombreux foyers, au cas où. Le résultat de cette autre course pour le médicament sont les ruptures de stocks chez les pharmaciens, au point où de vrais malades n’arrivent pas à s’en procurer. L’autre résultat est la saturation des services sanitaires dans la totalité des hôpitaux dédiés à la Covid-19. Et comme cela ne suffisait pas, l’alerte donnée ces derniers jours par les autorités sanitaires du pays a conduit à la fermeture de nombreux services pour les transformer en unité Covid-19. Cela implique un défaut de prise en charge de malades atteints d’autres pathologies et d’autres urgences.
Ce quatrième passage difficile qu’aura à traverser le pays aurait pu être évité si l’Algérien avait eu un sens de responsabilité en pensant à la collectivité nationale. Il faut noter que l’Algérie est peut-être le seul pays au monde qui produit un vaccin validé par l’OMS, dont la population n’en veut pas. C’est là une triste réalité.
Par Nabil.G

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