Espaces verts : gestion et recensement
Les services techniques de la commune d’Oran ont annoncé en début de semaine qu’une grande «opération de recensement de tous les espaces verts répartis à travers les secteurs urbains sera lancée, dans les prochains jours». Il s’agit, précise la même source municipale, «d’identifier tous les sites d’espaces que compte l’APC d’Oran, afin de lancer des travaux de réhabilitation et de réaménagement visant à les rendre plus attractifs». Une annonce qui a suscité sur les réseaux sociaux bon nombre de commentaires, de critiques et de questionnements sur l’état des lieux et le mode de gestion jugé défaillant de ce domaine important des espaces verts et de l’environnement en milieu urbain. Beaucoup soulignent, à juste titre, qu’à chaque mandat d’une nouvelle assemblée communale, soit en moyenne tous les cinq ans, les gestionnaires élus à l’APC se lancent dans l’action favorite «du recensement de ce qui avait déjà été recensé par les prédécesseurs», comme si les anciennes données mériteraient d’être révisées parce qu’ils ne seraient pas conformes à la réalité. Les bidonvilles et leur occupants, le patrimoine immobilier municipal, les sources éventuelles de nouvelles entrées fiscales, les « points noirs » qui gangrènent le décor urbain, les places de marché désertées par les marchands, les parkings sauvages, les jardins, les espaces verts et peut-être même que les terrains vagues à l’abandon et les «dos d’âne» illicites devraient être comptés et recomptés à chaque mandat par les équipes municipales successives . Cette envie « de recenser et d’identifier » à chaque fois les éléments du patrimoine immobilier à travers le tissu urbain oranais, reflète à l’évidence une totale absence de maîtrise de certains grands dossiers d’aménagement urbain qui n’ont jamais pu être cernés et pris en charge avec rigueur et efficacité. En 2014, Il y a presque une dizaine d’année, une grande « opération de recensement des espaces verts » avait été lancée par les services de la commune d’Oran. On pouvait comprendre à l’époque que des dizaines d’hectares d’espaces verts ont pu «disparaître» du paysage, parfois « avalés » par le béton et détournés par des affectations foncières opaques, douteuses et frauduleuses, propre au règne de la prédation et de la corruption du régime de l’époque. Mais comment comprendre qu’à ce jour, malgré toutes les études réalisées et les schémas directeurs approuvés, on s’interroge encore et toujours sur la nécessité d’identifier et de recenser l’ensemble des sites d’espaces verts, de déterminer leur cadre juridique et de les classer en jardin, en rond-point, et autres espaces urbains dédiés à la verdure. Il ne faut pas être grand expert en paysagisme urbain pour constater les lacunes et les défaillances dans la gestion de ce domaines des espaces verts, livré lui aussi à la fatalité des échecs et des médiocres tâtonnements.
Par S.Benali