Pour une valorisation du patrimoine historique et architectural
Le wali d’Oran a récemment annoncé que «12 projets d’investissement touristique seront réceptionnés cet été.dans le cadre de la préparation de la prochaine saison estivale».Plusieurs opérations d’amélioration et d’embellissement du cadre de vie ainsi que des aménagements urbains au niveau des communes côtières et de la route de la corniche sont également en cours d’achèvement. Oran, qui s’apprête à accueillir les Jeux arabes 2023, est de nouveau installée devant l’obligation de réussite d’un événement sportif qualifié de «majeur».
Comme pour les derniers Jeux méditerranéens de 2022, déja classés aux archives de l’histoire locale, ces «jeux arabes 2023» sont inscrits en élément de langage censé favoriser la promotion du tourisme local. Il est certes important, voire indispensable, d’augmenter les capacités d’accueil des infrastructures hôtelières et touristiques nécessaires au développement du secteur. Mais le nombre de lits disponibles à travers les hôtels et les complexes réalisés à Oran et le long du littoral est loin d’être un critère primordial permettant d’assurer l ‘attractivité de la «destination Oran» dans ce secteur d’activité où la concurrence est acharnée.
Chaque année, après chaque saison estivale, le discours des gestionnaires concernés est toujours riche en éloges à un bilan jugé très positif compte tenu du nombre de «visiteurs locaux» accueillis sur les plages du littoral oranais. Mais le tourisme balnéaire local, avec des millions d’Algériens en quête de vacances estivales en bord de mer, est loin d’être un indice de progrès en matière d’attractivité pour les touristes étrangers.
Les chiffres officiels de la direction locale du tourisme indiquent que l’an dernier pas moins de 18 millions de visiteurs se sont rendus à Oran pour un séjour estival en bord de mer. Mais quelques centaines seulement de touristes étrangers, dont deux groupes de croisiéristes américains, ont découvert Oran et notre pays pour la première fois. Comment être optimiste quand on connaît l’état des lieux déplorables de certains sites touristiques, dont des monuments, quartiers historiques et anciens édifices.
Relever le défi du développement du secteur du tourisme n’implique pas seulement une politique d’investissement en infrastructures hôtelières, mais aussi et surtout une stratégie crédible et efficace de restauration, d’aménagement et de valorisation de tout le patrimoine historique, architectural, culturel, social et urbain de la capitale oranaise… Un patrimoine qui englobe aussi bien la Mosquée du Pacha, la cathédrale du Sacré choeur, le quartier historique de Sidi El Houari, le quartier marchand de M’dina Jdida, le siège disparu de la Société de Géographie ou même l’équipe locale de football, le Mouloudia d’Oran en pleine déperdition…
Par S.Benali