EDITO

Les falsificateurs de l’histoire et du présent

L’amalgame est terrible. En Occident on veut faire croire, épousant les thèses sionistes, que le Hamas est un mouvement extrémiste et donc terroriste, alors que le Hamas est avant tout un mouvement de libération. Le Hamas ne veut convertir personne à une quelconque religion, ni par la force ni par un autre moyen . Le Hamas lutte pour un objectif clair et noble. Libérer la Palestine, mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et permettre la création d’un Etat palestinien.

L’autre manipulation inadmissible est de mettre automatiquement les défenseurs de la Palestine, ceux qui refusent la barbarie de Netanyahou, dans la case de l’antisémitisme. Une manipulation éhontée de ce qui s’est passé lors de la deuxième guerre mondiale. Et ces amalgames ne tendent, en définitif, qu’à légitimer les massacres qui se déroulent quotidiennement à Ghaza. Une imposture intellectuelle qui fait du tort à tous et qui occulte l’essentiel, à savoir arriver à une paix juste au Proche-Orient avec deux États dont celui de la Palestine avec Jérusalem pour capitale et sur les frontières d’avant juin 1967.

Bernard Henri Levy, le Théodore Herzl des nouveaux temps, execelle dans cet amalgame et fait passer tous ceux qui n’épousent pas ses idées nauséabondes et refusent la sauvagerie sioniste, pour des antisémites, comme il vient de le faire avec l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin. Et ne parlons pas du traitement réservé à Jean Luc Mélenchon. Une attaque en règle contre tous ceux qui plaident pour un cessez-le-feu à Ghaza. Il veut que l’extermination des Palestiniens aille jusqu’au bout. Pas de voix pour l’autre voix, une seule pensée doit dominer celle du sionisme ancien ou nouveau, et gare à celui qui crie à l’injustice et réclame de poser sur la table les droits des Palestiniens, car pour ces monstres et ses falsificateurs de l’histoire et de la vérité, les Palestiniens n’ont aucun droit.

Et pourtant s’il ya bien un peuple qui a été spolié tous ses droits à commencer par son droit à la vie, c’est bien le peuple palestinien. Un peuple soumis depuis un an à un génocide inadmissible et à une vraie extermination dans laquelle ne sont épargnés ni les femmes ni les enfants. S’il ya un peuple martyr aujourd’hui c’est bien le peuple palestinien. Un peuple malheureusement ignoré par la fameuse communauté internationale, qui commémorait en ce 7 octobre les quelques israéliens tués et ignorait totalement les 42000 Palestiniens assassinés par la machine de guerre du criminel Netanyahou. Mais imaginons un instant que ces chiffres soient inversés. A quoi aurions-nous assisté et quelle aurait été la réaction de cette communauté internationale.

Il ne faut plus se mentir, les vies ne se valent pas. Et à voir le comportement des gouvernements occidentaux, on ne peut que conclure que la vie des Arabes ne vaut, à leurs yeux, rien, contrairement à toutes les autres vies. Rageant et injuste.

Par Abdelmadjid Blidi

 

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