EDITO

La planète cocaïne et le narco-royaume

Jeudi dernier, un événement marquant s’est déroulé au port d’Itapoá, dans l’État de Santa Catarina au Brésil. La police fédérale brésilienne a réussi à saisir une tonne de cocaïne dans un navire qui se préparait à quitter le pays en direction du Maroc, reconnu comme une plaque tournante du trafic de drogue à l’échelle mondiale. Cette opération souligne l’ampleur du défi que représente le trafic de stupéfiants en Amérique du sud, mais aussi en Afrique du nord qui trouve au Maroc un environnement tout à fait favorable pour s’y implanter et prospérer.
Et pour cause, le choix de cette destination ne doit pas être sous-estimé. Le pays est devenu une plateforme stratégique pour le trafic de drogue, reliant l’Amérique du Sud à l’Europe et à d’autres régions, notamment en Algérie où des saisies de cocaïne sont régulièrement opérées par les services de sécurité. Et pas seulement en Algérie, l’exemple du Brésil confirme également que les Etats de transit et de consommation de cette drogue dure agissent sur le terrain et démantèle régulièrement des réseaux de trafiquants de cocaïne. Il y a cependant une exception à cette règle qui est que seul le Maroc est le seul pays où on n’enregistre que très peu de saisie de cocaïne. L’explication à cet état de fait tient dans le rôle que joue ce narco-royaume dans la galaxie du trafic de cocaïne.
Il est entendu que les conséquences sociales et économiques de ce trafic au Maroc sont indéniablement importantes. Le nombre de personnes qui gravitent autour de ce trafic fragilise considérablement le corps social marocain et promet une gangrène susceptible de s’étendre à toutes les sphères de la société. Il faut souligner à ce propos, qu’en l’état actuel des choses dans ce pays que ladite gangrène touche des centres de décisions importants et est parvenue à caporaliser des institutions sensibles de ce pays. Peut-on dire que le Maroc est perdu ? La réponse est certainement positive, à moins d’un sursaut populaire qui mettrait le Makhzen en accusation.
Retenons enfin que cette saisie d’une tonne de cocaïne à Itapoá est un signal fort. Elle démontre que, même face à des défis apparemment insurmontables, des avancées significatives peuvent être réalisées dans la lutte contre le trafic de drogue. Cela rappelle à chacun d’entre nous l’importance d’une vigilance continue et d’un engagement collectif pour éradiquer ce fléau destructeur de la jeunesse algérienne. Mais a-t-on pour autant toutes les cartes en main pour agir avec l’efficacité nécessaire, lorsqu’on sait que le narco-royaume est bien protégé par des officiels occidentaux ? Le chemin de la conscientisation est encore long, mais chaque action compte, et il est de la responsabilité de tous de poursuivre inlassablement la lutte pour un avenir sans drogue.

Nabil.G

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