Comment peser sur les évènements
Le sommet de la ligue arabe s’est achevé ce vendredi à Baghdad, et on est bien obligé de reconnaître qu’il n’en est pas sorti grand chose, ou du moins pas une chose qui pourrait bouleverser l’état des choses actuel dans le monde arabe et encore moins dans la poudrière du Proche-Orient. Et surtout cela reste bien insuffisant pour renverser la dramatique situation en Palestine et notamment à Ghaza.
Les appels des uns et des autres sont certainement louables, mais il n’ y a aucun moyen de contrainte possible pour forcer la main du changement. L’entité sioniste, et c’est cruel à dire, ne prête aucune oreille aux Arabes. Elle n’y s’arrête franchement pas. Et pourquoi le ferait-elle quand on sait que beaucoup de régimes arabes sont devenus premiers alliés et soutiens de Netanyahou. Le régime du Makhzen participe même indirectement à l’effort de guerre des sionistes en mettant ses ports au service des navires de guerre de Tsahal, et les Emirats Arabes mettent des millions et même des milliards de dollars dans la déstabilisation de beaucoup de pays arabes. Des pays arabes traversés par des guerres fratricides et incapables de peser, de quelque manière que ce soit, sur le cours des choses et encore moins à se positionner matériellement dans ce qui se passe à Ghaza.
Le décor est certainement triste, mais on en est bien là. Une nation divisée et de plus en plus marginalisée par les puissants du moment qui profitent à fond la caisse des milliards des pétro-dollars qui au fond n’ont rien en contrepartie, sinon une sécurité éphémère basée en premier sur un profit à sens unique.
Et quand le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dit dans son discours à Baghdad que “nous sommes, réellement, face à un tournant crucial et décisif où notre voix demeurera inaudible tant que nous ne reconsidérons pas ce qui nous unit sous la coupole de notre organisation comme règles, principes et aspirations que nous partageons et qui portent notre présent et notre avenir” on comprend à quel point le moment est important et la situation dramatique pour une nation qui voit le monde changer sans elle, à cause de ses divisions qui ont pour conséquence une voix arabe qui ne porte plus.
Une voix arabe qui ne porte plus et qui est inaudible au moment où, portant, les défis et les menaces s’amoncellent sur le ciel arabe tel un nuage qui n’annonce rien de bon.
Par Abdelmadjid Blidi