Il y a cinq ans nous quittait Mohamed Benguesmia Chadly
«Un être vous manque, et tout est dépeuplé », écrivait Lamartine. Aujourd’hui, moi ce que j’aimerais dire c’est: Cela fait cinq ans que tu es parti, et pas un matin, pas une soirée ne passe sans que ton absence ne me pèse. Chaque voyage, chaque expérience, chaque moment de joie ou de peine, je rêve de les partager avec toi. Aujourd’hui, j’écris pour toi, en hommage à un homme fascinant. Un homme pieux, courageux, attentionné, bon, drôle et intelligent. Comment pourrais-je te décrire autrement, après tous ces souvenirs précieux que j’ai eu la chance de vivre grâce à toi ?
J’ai eu la chance d’avoir Mohamed BENGUESMIA CHADLY comme grand-père. La chance d’avoir été imprégnée de tes valeurs morales, de ta foi, de ta patience et de ton ouverture d’esprit. Tu es mon inspiration, mon modèle, la personne que je rêve de devenir et celle que je rêve de retrouver un jour. Même aujourd’hui, à 21 ans, je me souviens de la petite fille que j’étais, qui se sentait aimée, encouragée et protégée grâce à toi. Tu as été mon premier lien avec la religion. Tous les jours, j’attendais impatiemment le moment où l’appel de la mosquée résonnait pour entendre ta voix réciter le Coran. Tu as aussi été mon premier pont vers l’Algérie. Je n’attendais que ces moments où tu te sentais bien, en forme, pour t’écouter parler de ce pays que tu aimais tant. Tu m’as appris à aimer l’Algérie, à comprendre sa valeur. Toi, qui as défendu ce pays avec bravoure, qui as toujours gardé tes principes et tes valeurs, toi, qui étais si fier de ton identité, un vrai Algérien à la tête dure !
Et surtout, je n’oublierai jamais le dernier mot que tu m’as dit avant de rejoindre Allah subhanahu wa ta’ala. Ces mots resteront gravés en moi, comme un rappel de ta sagesse, de ton amour et de ta foi inébranlable. Je n’oublierai jamais tous ces Ramadan passés à tes côtés, ces moments empreints de spiritualité et de sérénité. Je n’oublierai jamais mes arrivées en Algérie, où ma seule préoccupation était de ranger mes affaires près des tiennes, comme si cela suffisait à me rapprocher encore plus de toi.
Je n’oublierai jamais toutes les fois où tu m’as défendue et consolée, où ton soutien inconditionnel m’a donné la force d’avancer.
Je n’oublierai jamais les moments où tu me faisais rire jusqu’aux larmes, et ces instants où ton humour illuminait tout autour de toi. Je n’oublierai jamais tes petits sacrifices, comme ces fois où tu renonçais à ton émission préférée pour me laisser regarder Tom et Jerry (même si, au fond, je suis sûre que cela ne te dérangeait pas tant que ça, ahah). Je n’oublierai jamais tout ce que tu m’as appris, toutes ces leçons de vie que tu as partagées avec moi. Je n’oublierai jamais combien ta simple présence suffisait à me rassurer et à m’apaiser, comme si rien d’autre n’avait d’importance. Ces instants, où sans le savoir, je vivais les plus beaux moments de ma vie.
Alors aujourd’hui, ce ne sont pas seulement des mots en ta mémoire que je t’écris, mais en ta vie. Car en 77 ans, tu n’as jamais cessé de croire, de sourire, d’aimer, d’apprendre, d’endurer et de vivre pleinement. Et tu continueras de vivre à travers moi. Sache, Papi, que ta mémoire sera toujours honorée tant que j’existe. Tu es en moi. Tu es tout ce que j’ai de bon, car c’est toi qui l’as façonné. Tu es derrière mes réussites, mes apprentissages, ma motivation. Tu es mon pilier dans cette vie, mon souffle, ma force. Aujourd’hui, je prends la parole au nom de tes enfants, de tes petits-enfants, de ta femme, de tes parents, de tes frères et sœurs, des enfants atteints de cancer dont tu étais le parrain, des Algériens, des moudjahidines et de tous tes amis.
Merci de vivre en nous, merci de nous rappeler pourquoi nous vivons. À toi, mon héros, le plus beau du monde et des environs du monde. mon Papi d’amour, sache que nous ne t’oublierons jamais.
Ta petite-fille, qui t’aime à la folie
Racha Yamina BENGUESMIA CHADLY