Oran

La bétonisation des espaces verts : la verdure, un lointain souvenir !

La verdure constitue une grande source de fraîcheur, une satisfaction visuelle et une stimulation intellectuelle.

La végétation crée aussi un contraste favorable avec le bâti tout en appuyant et en valorisant les différents constituants du paysage urbain. Et avec les épisodes de canicule qui se multiplient au fil des années, le reboisement, la création et l’entretien des espaces verts deviennent une priorité absolue. À Oran, ce n’est pas le cas, malgré tous les efforts déployés par quelques rares communes en matière d’entretien et réhabilitation des espaces verts et des jardins.

En effet, la déception des Oranais est très grande lorsqu’ils voient des responsables et élus de certaines municipalités rester toujours sourds et muets sans aucune réaction devant le phénomène de la bétonisation des espaces verts, une solution selon quelques responsables pour éviter l’entretien de ces espaces, ainsi que le désordre qui frappe l’urbanisation anarchique sans espaces verts dans une ville comme Oran où règne béton, asphalte et bitume , tandis que l’espace vert apparaît comme indispensable dans les grandes villes, surtout avec le changement climatique que connaît la planète .

En plus du fait que la verdure invite à la relaxation et au repos, elle représente une vraie arme contre la désertification, elle crée aussi des barrières contre le bruit, la poussière, et l’avancée du désert. Malheureusement, aujourd’hui à Oran, le constat est amer, les jardins et les espaces verts sont abandonnés à leur triste sort, pas d’entretien, pas d’arrosage Et la verdure n’est plus qu’un lointain souvenir. Des fleurs, gazon et autres plantes sèches constituent l’image triste que nous donnent ces soi-disant espaces verts. Des promotions immobilières qui remplacent des arbres, des espaces verts détruits par des engins, des plantes meurent à cause du manque d’eau.

Et malgré que l’opération d’aménagement des trottoirs et espaces publics qu’entament les autorités locales ces derniers temps, est une bonne initiative, mais ça reste insuffisant, il faut penser au suivi et à l’entretien.

Signalons que les multiples échecs de « végétalisation » à Oran ne sont pas seulement dus au manque de savoir-faire des services techniques ou à leurs démarches trop incohérentes, pour ne pas dire événementielles, mais surtout à l’absence totale de stratégie verte intégrée à la politique urbaine. Le constat que l’on peut faire à partir des multiples déclarations des gestionnaires, c’est que le « végétal » sert essentiellement à posticher la ville. Ce qui, bien entendu, est totalement « absurde». La verdure dans une ville comme Oran doit d’abord apporter des réponses à ses différentes problématiques. Les jardins, par exemple, doivent participer à la réduction des écoulements des eaux pluviales, tout comme les arbres doivent servir aussi à ventiler les pollutions.

Cette absence de vision reste, selon les professionnels du domaine, la cause de l’échec. Cette situation s’est malheureusement aggravée avec l’extension de la ville, la réduction drastique des espaces verts, la disparition du « Vallon vert » de Ras El Aïn, la mauvaise qualité des plantations réalisées, un entretien désastreux du peu qui reste, l’augmentation du trafic routier et d’autres trafics inavouables, des pollutions et bien d’autres phénomènes, c’est la conséquence d’une absence totale de vision. Donc avant toute chose , les questions qui se posent sont : quels types de jardins faut-il mettre en place pour répondre aux besoins des citoyens, sachant qu’outre l’esthétique, les espaces verts ont des fonctions et des rôles représentés dans l’amélioration de la santé et du cadre de vie du citoyen. Quel type de plantes faudrait mettre dans ces espaces aménagés ? Car il faut choisir des plantes qui résistent et qui restent vertes tout au long de l’année. Comment gérer une forêt ? Avons-nous une stratégie à long terme pour gérer ces espaces verts ? Car on a constaté que les plantes mises sur des espaces fraîchement aménagés sont déjà mortes à cause du manque d’eau et d’entretien, des questions pertinentes que devraient se poser les autorités en priorité, avant de penser à posticher la ville.

H.B

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