Déversement des eaux usées dans la mer, fosses septiques, absence de gaz de ville et de transport public:
Le calvaire des habitants de Corales et de la Madrague
Des habitants de la petite localité Les Coralès, dépendant administrativement de la municipalité de Bousfer, sont revenus à la charge pour dénoncer le déversement des eaux usées dans la mer, « une répugnance, qui est à l’origine de maladies de la peau chez les baigneurs. Nous nous interrogeons d’ailleurs pourquoi cette plage n’a pas été interdite à la baignade et mise en quarantaine en attendant la résolution de ce putride problème », ont fait remarquer nos interlocuteurs.
Un mélange de sidération et de colère était perceptible dans la voix d’un groupe d’habitants de ladite localité, enchâssée dans une zone rocheuse et enferrée dans la précarité, sise à un vol d’oiseau du village de Cap Falcon. Selon le constat établi sur le terrain le déversement des eaux usées dans la mer, constitue, en effet, une source de maladies de l’épiderme et celle liée à la transmission hydrique et ce, en plus des odeurs nauséabondes provenant des eaux noirâtres et gluantes, qui empestent la plage de cette localité.
Notons que cette piteuse situation de pourrissement, qui perdure sordidement dans le temps, a enfanté une innommable dégradation de l’environnement en ces lieux, qui végètent regrettablement dans la désuétude la plus cruelle. Liées essentiellement à l’insidieux enlisement de leur cadre de vie dans le sordide, nos interlocuteurs ont, en plus du déversement des eaux usées, revendiqué aussi le branchement au réseau du gaz de ville « Cela fait des années que nous tentons vainement d’attirer l’attention des responsables concernés sur notre situation de déliquescence et ce, en usant de tous les recours que nous confère la loi de la République, mais fort malheureusement aucune suite n’a été donnée à nos multiples requêtes.
Nous réitérons notre appel au wali d’Oran pour démêler ce complexe écheveau, source d’un éventail de contraintes et autres désagréments dans notre lieu de résidence ». Ils ont également mis en avance « le parcours du combattant qu’ils doivent obligatoirement franchir, en été comme en hiver, pour s’approvisionner en bouteilles de gaz butane chez des revendeurs installés dans les municipalités de Bousfer et d’Aïn El Turck », avant de renchérir «Nous ne disposons que de fosses septiques que nous sommes dans l’obligation d’entretenir régulièrement, soit, au moins deux fois, par semaine, moyennant 3000 dinars pour une seule opération.
Les eaux usées déversent dans la nappe phréatique et ce, avec tous les risques sur la santé publique, dont est ainsi exposée la population. Nous avons l’impression que l’on se soucie peu de notre exécrable situation ». Toujours est-il que la dégradation du cadre de vie des habitants de cette localité côtière, qui est confrontée à une démographie galopante, ne se résume pas aux points cités en préambule, mais selon le piteux constat, elle concerne également l’état déplorable de sa chaussée, l’absence quasi-totale de trottoirs ainsi que la défaillance de l’éclairage public. « Notre lieu de résidence n’a jamais été ciblé par une quelconque opération d’aménagement », ont déploré encore nos interlocuteurs avant d’ajouter « la piètre gestion du volet en question, durant ces dernières années, a accentué encore plus l’embourbement de notre localité dans la mélasse.
L’obscurité ambiante prévalant dans notre lieu de résidence depuis ces derniers jours a accouché d’un climat d’insécurité». Il importe de noter que cette localité, qui abrite environ 2 000 âmes, est exécrablement exposée également au problème du manque de transport public. Les habitants, notamment ceux ne disposant pas d’un véhicule personnel, sont ainsi obligés de faire appel aux taxieurs clandestins pour se rendre au chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck où à la municipalité de Bousfer. Qu’il vente, qu’il pleuve ou sous un soleil de plomb, les habitants sont ainsi dans l’obligation de poireauter au bord de la route pour héler un hypothétique véhicule de transport ou se rendre, assez souvent à pied, au village de Cap Falcon, sis à trois kilomètres de leur lieu de résidence, chercher un taxi. Notons qu’une situation presque similaire est vécue par les habitants de l’autre petite localité La Madrague, dépendante du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck. Selon le même constat, cette localité est également logée à la même piteuse enseigne avec une criarde absence de commodités nécessaires à un cadre agréable de vie.
Rachid Boutlélis