Oran Aujourd'hui

Le mal de la stérilité et de la séduction apparente

Lors d’une récente réunion du conseil exécutif, le wali d’Oran a exprimé son indignation et sa colère envers certains responsables gestionnaires de secteurs d’activités jugés défaillants en matière de prise en charge rigoureuse des attentes et des préoccupations citoyennes.
Le wali a été particulièrement irrité contre ceux qui ne cessent de fuir leur responsabilité et de s’accommoder des vieilles pratiques de gestion axées sur le laxisme, l’approximation et la prédominance de l’intérêt privé au détriment de l’intérêt général public.
Évoquant des négligences et même des «obstructions» aux directives qu’il a donné, le premier responsable local a cité en exemple le dossier du complexe sidérurgique de Tosyali qui souffre semble-t-il de certains problèmes administratifs non résolus.
Le complexe industriel de Chehairia, avec ses 12.000 travailleurs, est pourtant un poumon économique régional et national.
Le wali a également dénoncé les retards enregistrés dans la réalisation des projets pour d’absurdes raisons bureaucratiques liées à des attentes d’autorisations ministérielles et autres procédures administratives.
Commentant cette information en sirotant leur café matinal, des mauvaises langues locales semblaient ravies d’apprendre que le wali d’Oran partageait certaines de leurs critiques et de leurs remontrances dans l’approche de gestion du développement local.
Le laxisme, le renoncement, et les dérives de toutes sortes qui pénalisent des opérations et des projets urbains sont en effet régulièrement pointés du doigt par une bonne partie de l’opinion oranaise.
Beaucoup ne comprennent pas comment et pourquoi certaines actions programmées, pourtant urgentes et bien évidentes, sombrent souvent dans l’échec et l’oubli et attendent l’arrivée d’un «super-wali» pour espérer revoir le jour.
En la matière des dizaines d’exemples peuvent être cités, allant du simple projet de réaménagement de l’ex-rue de la Bastille, au fameux plan de restructuration des quartiers de Ras-el Ain et des Planteurs.
Sans parler de la réhabilitation des sites et monuments abandonnés, du siège historique de la grande Mairie, de la carcasse de l’ex-hôtel Châteauneuf, du complexe culturel de hai Esabah et de bien d’autres projets lancés ou initiés depuis des années mais qui tardent à ce jour à être réceptionnés.
Pour bon nombre de citoyens oranais, notamment parmi les plus âgés, les coupures et les pénuries en eau potable dans les robinets, malgré les sommes colossales accordées au financement de nouvelles infrastructures et équipements de dessalement d’eau de mer, reflètent on ne peut mieux l’amère fatalité des échecs qui plane sur le ciel oranais.
Comme si la réalité voulait rejoindre la fiction et confirmer la vieille légende de la malédiction du Saint patron de la ville sur des habitants jugés, à tort ou a raison, « ingrats, égoïstes et … » Comment exorciser le mal de la stérilité et de la séduction apparente qui ronge la cité depuis des décennies?
Par S.Benali

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